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La présence de nombreux téléphones dans les prisons de notre pays est un réel problème. Ces appareils permettent aux criminels enfermés de continuer leurs activités illicites, sans parler du risque qu'ils représentent pour la sécurité des gardiens.
Les téléphones portables continuent de poser de sérieux problèmes de sécurité dans nos prisons. En 2023, près de 400 GSM ont été saisis grâce à des opérations de sweeping, des dispositifs permettant de détecter les ondes des appareils mobiles. Malgré ces mesures, le problème reste préoccupant, notamment avec l’utilisation de ces téléphones pour organiser des activités illégales depuis l’intérieur des établissements pénitentiaires.
Par téléphone, certains détenus parviennent à maintenir leurs activités criminelles. Ils coordonnent ainsi des largages de drogues ou autres produits de contrebande au sein même des enceintes carcérales. Tandis que les autorités redoublent d’efforts pour limiter ces pratiques, les syndicats et acteurs de terrain appellent à une stratégie mieux adaptée aux défis qu’imposent ces trafics.
Une phase test à venir
Le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, entend répondre à ces enjeux par une réforme ambitieuse. Dès janvier prochain, un projet pilote sera lancé pour limiter drastiquement l’usage des GSM par des détenus jugés à haut risque. "Nous voulons concentrer les détenus cibles dans quelques prisons spécifiques et tester le brouillage des télécommunications là-bas", précise-t-il. Cette phase de test permettra également d’évaluer l’efficacité des technologies de brouillage avant un déploiement potentiel sur une plus grande échelle.
Pour accompagner ces actions, l'administration pénitentiaire a commandé 22 nouveaux détecteurs de dernière génération. Ces appareils viendront compléter le matériel existant dans les prisons. Grâce à eux, les gardiens pourront non seulement détecter les téléphones portables les plus récents et discrets, mais aussi intensifier les contrôles réguliers. Chaque confiscation de GSM en prison représente un pas de plus vers une réduction de ces risques sécuritaires.
Cependant, cette vision ne fait pas l'unanimité. Les syndicats s’inquiètent des effets secondaires d’une telle concentration des forces. "Cela pourrait créer de graves problèmes de sécurité, aussi bien pour le personnel que pour la population carcérale. Ces détenus appartiennent souvent au grand banditisme", avertit Dany Delbart, dirigeant responsable Sypol - EPI (syndicat police et de la sûreté de l'État). D'ailleurs, pour lui, "tant qu'on n'aura pas ranforcé la sécurité extérieure, les larguages des téléphones et de stupéfiants continueront."