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Les affaires pénales traitées explosent en 10 ans... mais la réalité est bien différente: ce que révèle le rapport du ministère public

Le rapport annuel du ministère public vient de sortir. En 2024, plus de 600.000 nouvelles affaires pénales ont été traitées, soit 1.660 nouvelles affaires par jour. Des chiffres de criminalité qui ne reflètent cependant qu'une partie de la réalité.

Criminalité sexuelle, fraude ou blanchiment d'argent, les affaires traitées en correctionnelle sont de plus en plus nombreuses. Ces dossiers ont même augmenté de 52 % en dix ans, signe d'une justice plus rapide. "Moins de dossiers ont été classés sans suite et des méthodes alternatives, qui évitent le juge d'instruction par exemple et évitent une longue procédure, ont été plus souvent été adoptées, comme des citations directes ou des transactions pénales", confirme Frédéric Van Leeuw, procureur général de Bruxelles.

Mais notre appareil judiciaire est-il réellement plus efficace ? Certains phénomènes inquiètent. Les poursuites pour des infractions à caractère sexuel ont augmenté de 50 % en presque dix ans. Pour autant, elles ne reflètent pas la réalité. "Tout crime commis n'est pas porté à la connaissance des autorités parce que la victime ne dépose pas plainte, parce que la police ne le remarque pas par une action proactive et tous les faits enregistrés par la police ne sont pas transmis au parquet et le parquet ne poursuit pas tous les faits", explique Michael Dantinne, criminologue à l'Université de Liège.

Le blanchiment d'argent a bondi de 48 % en un an et triplé en dix années. En légère baisse de 4 % l'an dernier, la fraude informatique concerne tout de même plus de 35.000 dossiers. "Ça reste un phénomène massif. On augmente la façon de pouvoir les détecter. La plupart des acteurs qui sont passés au digital, pratiquement tout le monde, ont aussi beaucoup augmenté leur prévention et là aussi le ministère public a fait pas mal d'appels aux banques et à d'autres organismes pour pouvoir augmenter la prévention", ajoute Frédéric Van Leeuw.

Le trafic de drogue, par essence, est mondialisé et transnational, il ne connaît pas les frontières

Année après année, ces dossiers pénaux témoignent aussi d'une dimension plus internationale, à l'image du trafic de drogue. "Nous pouvons à un moment donné collaborer des individus qui ont des nationalités différentes puisque le trafic de drogue, par essence, est mondialisé et transnational, il ne connaît pas les frontières comme les Etats peuvent les connaître", précise Michael Dantinne.

A travers plus de 80 pages, ce rapport met en lumière la pression croissante qui pèse sur les magistrats dans notre pays. Une charge de travail qui ne cesse d'augmenter.

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