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La chambre du conseil d’Anvers a confirmé, mercredi, la détention des deux jeunes suspects qui projetaient, selon le parquet fédéral, de commettre un attentat à l’aide d’un drone visant des responsables politiques. Selon leurs avocats, il n’en était toutefois pas question.
« Le Premier ministre et les autres noms qui circulaient peuvent être rassurés : ils n’ont rien à craindre de nos clients », ont-ils assuré.
Des perquisitions et des cibles politiques potentielles
Jeudi dernier, quatre perquisitions ont été effectuées à Anvers dans le cadre d’une enquête antiterroriste, au cours desquelles trois hommes ont été arrêtés. Un premier, âgé de 24 ans, a été libéré le jour-même, tandis qu’Abdelmajid E.J. (18 ans) et Abdulla A. (23 ans) ont été placés sous mandat d’arrêt par le juge d’instruction.
Selon le parquet fédéral, certains indices laissent penser qu’il s’agissait d’un projet d’attentat terroriste d’inspiration djihadiste visant des personnalités politiques. Le parquet n’a cité aucun nom, mais le Premier ministre Bart De Wever aurait été l’une des cibles potentielles. La bourgmestre d’Anvers, Els van Doesburg, et le leader du parti d’extrême droite néerlandais PVV, Geert Wilders, auraient également été visés.
Les avocats dénoncent une « hystérie » médiatique
Les avocats des deux suspects réfutent catégoriquement que leurs clients aient eu l’intention de commettre un attentat.
« Je ne comprends pas vraiment toute cette agitation. Tout doit, certes, être examiné, mais il n’y a pas lieu de céder à l’hystérie. Bart De Wever et Geert Wilders n’ont rien à craindre de mon client. Il n’a jamais mentionné leurs noms et n’a jamais eu l’intention de leur nuire », a déclaré Me Koen Blomme, avocat d’Abdulla A.
L’avocat se dit en désaccord avec la manière dont son client a été dépeint dans la presse.
« Nous avons déposé des déclarations de membres de sa famille, de connaissances, d’amis et d’une voisine qui montrent qu’il est une personne chaleureuse, douce, aimable et serviable. Nous avons proposé de nommer un fonctionnaire chargé de vérifier s’il est radicalisé. Nous contestons cela et le procureur fédéral a également des doutes à ce sujet. »
Une imprimante 3D a été trouvée chez Abdulla A. lors de la perquisition. Le parquet fédéral pense qu’elle était destinée à la fabrication d’un drone sur lequel une charge pouvait être fixée.
« Il a acheté cette imprimante pour son avenir, car il s’intéresse aux technologies de l’information. Il a imprimé un porte-clés et un support pour montre, rien de plus. Pour le reste, rien d’autre n’a été trouvé chez lui. »
Des éléments matériels contestés
Chez Abdelmajid E.J., un engin explosif improvisé non opérationnel et un sachet contenant des billes d’acier ont été découverts. Me Johan Platteau, qui défend ce second suspect, a nié que des substances explosives aient été trouvées.
« Un sac contenant du sable et du sucre, absolument pas d’explosifs. Et ces billes ? Elles ne permettent pas de commettre un attentat terroriste, elles ne mettent pas le pays en danger », a-t-il balayé.
« Je ne vois rien d’inquiétant dans les messages interceptés, mais je ne sais pas s’ils ont tous été joints au dossier pénal. Je n’ai également lu aucun nom », a-t-il ajouté.
Une caméra installée près du domicile de Bart De Wever aurait enregistré à plusieurs reprises le passage de la voiture d’un membre de la famille.
« Mais on ne pouvait pas voir qui était à l’intérieur et, selon la police, c’est aussi le trajet logique pour se rendre en ville depuis son domicile. Mon client est contre le terrorisme, il aimait aller à l’école, il n’était pas frustré et il était heureux. Lui et sa famille vivent actuellement un véritable enfer », regrette Me Platteau.
Les deux avocats avaient demandé à la chambre du conseil de libérer leurs clients, mais celle-ci a décidé de prolonger leur détention. Me Platteau a d’ores et déjà annoncé qu’il ferait appel, tandis que Me Blomme souhaitait d’abord en discuter avec son client.
Si un appel est effectivement introduit, il appartiendra à la chambre des mises en accusation d’Anvers de prendre une décision dans les quinze jours.


















