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Tout commence dans une salle réservée aux urgences vitales. C’est là que les patients les plus gravement brûlés sont stabilisés. Jonathan Goffoy, chef d’unité infirmier, explique : « C’est ici aussi qu’on va pouvoir faire des gestes de chirurgie à réaliser dans l’urgence. Et une fois que le patient va être conditionné, prêt, alors il va pouvoir regagner la salle de soins intensifs ».
Les soins sont quotidiens, précis et minutieux. Comme pour ce patient victime d’une brûlure au deuxième degré, dont le bras est nettoyé, soigné, et mobilisé chaque jour. Un travail essentiel auquel contribue la kinésithérapie.
La mobilisation dès les premiers jours
Christophe Rémy, kinésithérapeute, insiste sur l’importance d’une prise en charge rapide : « L’immobilisation a des effets néfastes sur le corps au niveau articulaire, musculaire, neurologique. Il faut entretenir cette mobilité, même passivement au début, et ensuite de plus en plus activement avec la collaboration du patient ».
Un bloc opératoire intégré, unique en Belgique
L’un des atouts majeurs de cette unité réside dans la présence immédiate d’un bloc opératoire, à quelques mètres des chambres. Une rareté en Belgique, partagée uniquement avec le centre hospitalier de Charleroi. Cette proximité permet d’intervenir rapidement pour retirer les tissus nécrosés.
« Ce bloc opératoire va être utile pour nos patients brûlés, car à certains moments, il sera nécessaire d’aller retirer la peau qui est complètement morte », explique Jonathan Goffoy. C’est ensuite que la greffe de peau intervient, afin de reconstruire la surface cutanée et de limiter les séquelles.
Une médecine de guerre
Jean-Philippe Fauville, anesthésiste et intensiviste, résume la réalité du service : « C’est une pathologie assez lourde, une pathologie de guerre. Lors des attentats de Zaventem ou de Maelbeek, on a eu des patients polycriblés et brûlés. Il faut s’accrocher. »
La douleur est omniprésente. La majorité des patients sont sédatés pour supporter les soins. Didier, l’un d’eux, raconte : « On me donne des médicaments pour la douleur, pour cicatriser, pour reconstituer les tissus ».
Un taux de survie en nette amélioration
Malgré la lourdeur des traitements et la violence des traumatismes, les progrès de la médecine critique permettent aujourd’hui un taux de survie élevé. Le taux de mortalité chez les grands brûlés est désormais proche de 5 %, un chiffre qui témoigne de l’efficacité des soins et de l’engagement du personnel.
















