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La réforme de l’exclusion des chômeurs en Belgique suscite de nombreuses réactions dans l’arène politique et sociale. Lors de l’émission « Rentrée sociale sous haute tension » présentée par Martin Buxant et Justine Pons ce mercredi soir sur RTL tvi, Thierry Bodson, président de la FGTB, a dénoncé un « drame social » et a interrogé l’impact de cette mesure, notamment pour les travailleurs en fin de carrière qui pourraient se retrouver en difficulté.
Il a notamment pris l’exemple d’un cas particulier qui l’inquiète : « Demain, vous avez une travailleuse qui aura travaillé 40 ans à 4/5e temps, qui tombe en chômage à 60 ans. On va lui dire qu’elle a droit au chômage pendant deux années et rien de plus. Et ça, c’est quelque chose qui pour moi est inadmissible », s’est-il indigné après une question de Martin Buxant. Pour le président de la FGTB, « dire que ce drame social va permettre d’augmenter le taux d’emploi relève du sketch ».
Un manque de progressivité
Pierre-Frédéric Nyst, président de l’Union des Classes Moyennes (UCM), a ensuite rebondi aux propos du président du principal syndicat socialiste en concédant qu’il ne s’agissait sans doute pas « de la meilleure façon de procéder ». Il a déploré le manque de progressivité de la mesure : « Dans un premier temps, il fallait former. Plutôt que de dire le 1er janvier, on sonne la cloche, c’est terminé, fin des allocations de chômage. » Selon lui, il aurait en effet fallu d’abord axer sur la formation, c’est-à-dire former les gens aux besoins des entreprises, puis appliquer cette mesure seulement dans un second temps comme une sanction pour les travailleurs qui refusent de jouer le jeu.
C’est une mesure absolument cohérente et nécessaire
De l’autre côté du spectre, les défenseurs de cette réforme évoquent une cohérence avec les pratiques existantes dans d’autres pays européens et insistent sur l’urgence économique d’une telle mesure.
Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB et partisan de la démarche s’est insurgé après l’intervention syndicale : « Ça existe partout depuis des décennies. Dans tous les autres pays de la zone euro, c’est normal. Sauf ici, où c’est anormal. Mais c’est une mesure absolument cohérente et nécessaire. » Il concède néanmoins qu’une mise en place plus progressive aurait été préférable, mais reste convaincu de la pertinence de cette transformation pour redresser l’économie belge.

















