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Plage, bronzette et... notifications professionnelles : quand le boulot s’invite en vacances

Par Aurélie Henneton, Océane Vermeiren et Amélie Bailly
Pour de nombreux Belges, les vacances ne signifient plus nécessairement une coupure totale avec le travail. Une enquête révèle que 43 % d’entre eux éprouvent des difficultés à déconnecter une fois les congés entamés.

Les smartphones et notifications constantes rendent la déconnexion difficile en vacances. Entre mails urgents et messages de collègues, l’ombre du bureau plane souvent sur les plages et lieux de détente.

Le travail grignote le temps consacré aux vacances

Marc, un travailleur acharné, illustre cette tendance. À 70 heures de travail par semaine avec un emploi principal et un flexi-job, il n’arrive pas à tout lâcher, même en vacances. Ses journées de repos sont rythmées par les messages professionnels qu’il juge incontournable de traiter : « Hier, j’étais encore au travail alors que j’étais en congé avec ma fille », relate-t-il.

Cette habitude fait écho au quotidien de 37 % de Belges qui suivent également leurs dossiers en période de vacances, par passion ou sens des responsabilités. « Je suis déconnectée, mais pas totalement, témoigne une travailleuse. Parfois, je pense au travail la nuit ».

Consulter quelques mails peut générer du stress ou le faire baisser

Les notifications actives sur des groupes WhatsApp professionnels n’aident pas non plus à couper le lien. Pourtant, pour certains experts, des connexions brèves peuvent réduire l’anxiété : « Ça permet de se dire, ah, OK, on a géré les dossiers […] et ça permet d’anticiper le retour au travail », explique Aline Bernard, porte-parole de Tempo-Team, une agence d’intérim et de services en ressources humaines.

Cette incapacité à lâcher prise touche surtout les moins de 35 ans, davantage enclins à vouloir tout maîtriser. Toutefois, avec l’âge et l’expérience, certains apprennent à prioriser leur bien-être. « Avant, je n’arrivais pas à déconnecter […], maintenant, on profite vraiment mieux des moments qu’on passe en famille », témoigne un travailleur. « Et on ne parle pas de boulot durant les vacances », ajoute sa compagne. « Les mails viennent, mais je les ignore facilement, il y a des priorités », partage un autre travailleur.

Déconnecter est parfois difficile, mais « essentielle »

« La déconnexion est indispensable », estime néanmoins Danielle De Wilde, coach. Elle alerte sur les dangers d’une pression professionnelle forte et d’une peur du vide qui empêche de pleinement profiter des congés. Selon elle, cela peut même aller jusqu’à préférer travailler que d’assumer une disponibilité totale pour ses proches.

À noter toutefois que tout lien avec le travail n’est pas nécessairement négatif. Un tiers des Belges assurent maintenir le contact avec leurs collègues pendant les congés, mais uniquement pour le plaisir, sans évoquer de sujet professionnel.

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