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"On signe": Stéphane et Pierre ont participé a d'anciennes missions de maintien de la paix et sont prêts à aller en Ukraine si besoin, comment se passent ces opérations?

La Belgique pourrait envoyer des militaires en Ukraine dans le cadre d'une opération de maintien de la paix si un accord est trouvé. Qu'est-ce que cela veut dire exactement? Nous avons posé la question à des militaires belges qui ont déjà participé à ce type de mission.

1992 en ex-Yougoslavie. Stéphane a été envoyé en tant que démineur avec d'autres militaires belges pour maintenir la paix: "C'est comme la police. On est là pour assurer la sécurité des citoyens et voir si les règles et lois sont respectées", explique-t-il.

Le colonel Pierre Rennotte, de son côté, s'est rendu au Liban en 2006 avec 374 Belges. Ce dont il se souvient particulièrement, c'est de "la reconnaissance des gens". Ces opérations de maintien de la paix commencent généralement dans la méfiance. Les populations locales sortent de plusieurs années de guerre. Elles sont d'abord suspicieuses.

"Mais on voit l'évolution au fur et à mesure du temps. On prend les gens en charge, on les soigne. Il y a une acceptation de la présence militaire de l'ONU et finalement une certaine sympathie s'installe", raconte celui qui a fait partie de la composante médicale.

Stéphane se souvient également de bons rapports avec la population locale: "Quand on fait un travail qui aide les gens, généralement, ils vous aident. Ils ont un bonus derrière."

Tensions avec les belligérants

Si ça se passe bien avec la population, la tension est souvent extrême. Les rapports avec les belligérants hostiles sont compliqués. Ces militaires savent qu'ils sont en danger.

"Les belligérants ne sont pas toujours d'accord avec ce qu'on leur impose. Si vous dites à quelqu'un qu'il ne peut pas aller quelque part et qu'il a envie d'y aller, vous pouvez faire ce que vous voulez. Ils sont armés comme nous et parfois, il y a des tensions. L'avantage, c'est qu'on est belges et les compromis à la belge, ça passe bien", explique Stéphane.

Le plus difficile sur place n'est pas de passer à l'action, mais de ressentir le malheur, la désolation: "Les enfants, c'est le plus dur. De voir que les enfants sont tués, vivent dans la misère. On se dit simplement que l'homme est bête. La guerre, c'est laid et au XXIe siècle, on se bat encore pour des bêtises"

Prêts à retourner

Pour neutraliser des explosifs, soigner des blessures et maintenir la paix, nos deux interlocuteurs se tiennent prêts. "Si on nous demande de repartir demain, que ça soit en Ukraine ou ailleurs, je répondrais oui. Les militaires belges sont prêts", affirme Pierre Rennotte.

Stéphane est du même avis: "On signe où pour l'Ukraine? Pour moi ce serait un plaisir d'aller aider ces gens. Mon travail est un travail humanitaire. Je suis là pour enlever des munitions qui tuent des gens. C'est un métier gratifiant."

Si une paix est actée, la Belgique pourrait faire partie des pays qui enverront des troupes en Ukraine.

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