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Des groupes rebelles menés par des islamistes radicaux ont pris le contrôle de la Syrie ce dimanche après une offensive fulgurante. Le pouvoir de Bachar al-Assad s’est donc effondré, après une dictature de 24 ans. Cette nouvelle ère soulève un vent d'espoir au sein de la population, mais également des incertitudes.
Le président Bachar al-Assad a fui la Syrie, chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes, un tournant de l'histoire qui met fin ce dimanche à un demi-siècle de règne sans partage du clan Assad.
Bachar Assad, qui a pendant 24 ans dirigé d'une main de fer la Syrie meurtrie par près de 14 ans de guerre, se trouve avec sa famille à Moscou selon les agences russes, citant une source au Kremlin. "Assad et les membres de sa famille sont arrivés à Moscou. La Russie, sur la base de considérations humanitaires, leur a accordé l'asile", a indiqué cette source aux agence de presse publiques TASS et Ria Novosti.
Des scènes de liesse ont accueilli sa chute à travers le pays, alors que le chef des rebelles islamistes, Abou Mohammad al-Jolani, a fait son entrée dans la capitale Damas. Celle-ci a été placée sous couvre-feu jusqu'à lundi 05H00, ont annoncé les rebelles qui ont proclamé "le début d'une nouvelle ère pour la Syrie, après 50 ans d'oppression".
"On attendait ce jour depuis longtemps", a déclaré en fondant en larmes Amer Batha, joint au téléphone à Damas. "Je n'arrive pas à croire que je vis cet instant. C'est une nouvelle histoire qui commence."
En Syrie, comme à l'étranger, de nombreux Syriens ont exprimé leur joie."Je n'ai jamais connu une telle joie", a confié Mohammad Najm, un Syrien habitant en Allemagne, qui attend à un poste-frontière jordanien de pouvoir rentrer chez lui.
Après l'annonce de l'entrée des rebelles à Damas, une partie du palais présidentiel a été incendiée. A deux kilomètres de là, des dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants ont pénétré dans la résidence fastueuse des Assad, qui venait d'être prise par les rebelles et pillée.
"La Syrie est à nous"
"La Syrie est à nous", ont scandé des combattants dans les rues de Damas. A Damas, comme dans d'autres villes, des manifestants ont renversé et piétiné des statues de Hafez al-Assad, qui a dirigé la Syrie de 1971 à sa mort en 2000, et de son fils Bachar. Des soldats syriens se sont débarrassés à la hâte de leur uniforme, en sortant du siège de l'état-major situé sur la place des Omeyyades, d'après des témoins.
Le 27 novembre, une coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) d'Abou Mohammad Jolani, a lancé une offensive à partir de son fief à Idleb (nord-ouest). En quelques jours, devant l'effondrement des forces gouvernementales, les rebelles ont conquis de vastes territoires et les grandes villes d'Alep (nord), de Hama (centre), Deraa (sud) avant de s'emparer samedi de Homs, Damas, puis d'entrer à Damas.
Il s'agit de l'avancée la plus spectaculaire depuis le début de la guerre civile en Syrie, déclenchée en 2011 après la répression sanglante de manifestations prodémocratie et qui a fait près d'un demi-million de morts.
Au moins 910 personnes, dont 138 civils, ont été tuées pendant l'offensive rebelle, selon l'OSDH.
Jolani à la mosquée des Omeyyades
Après ses combattants, Abou Mohammad al-Jolani est arrivé à Damas où il s'est prosterné sur une pelouse avant de se rendre à la mosquée historique des Omeyyades. Il a appelé dans un communiqué ses combattants à ne pas s'approcher des institutions publiques, ajoutant que celles-ci restaient sous contrôle du Premier ministre jusqu'à la "passation officielle".
A la télévision publique, les rebelles ont annoncé la chute du "tyran" et dit avoir libéré tous les prisonniers "injustement détenus", dont ceux détenus à Saydnaya, une prison symbole des pires exactions des forces de M. Assad.
Tout en saluant la chute du pouvoir, plusieurs pays ont exhorté les Syriens à éviter le piège de l'extrémisme. "Espoirs prudents" des Nations unies, appels à éviter le "chaos": la communauté internationale a réagit dimanche à la chute
La France a appelé la population "à l'unité, à la réconciliation" et le chef de l'ONU, Antonio Guterres, à protéger "les droits de tous les Syriens".
La Turquie, qui soutient des groupes rebelles et accueille des millions de réfugiés syriens, a dit être en contact avec les insurgés pour garantir la sécurité, ajoutant que les nouvelles autorités ne devaient pas "constituer une menace" pour les pays voisins.
Pour sa part, un haut responsable des Emirats arabes unis a exhorté les Syriens à "travailler ensemble" pour éviter "le chaos", dans la première réaction d'un pays arabe à la chute de Bachar al-Assad.
Amnesty International a souligné que les auteurs de violations des droits humains perpétrés sous Assad devaient être jugés dans des "procès équitables".
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que la chute d'Assad était "une conséquence directe des coups" qu'Israël avait "portés à l'Iran et au Hezbollah" libanais.
Face à l'offensive rebelle, le soutien de Moscou, dont les troupes sont mobilisées par la guerre en Ukraine, s'est effrité tout comme celui de l'Iran et du Hezbollah, sortis affaiblis de la guerre au Liban, laissant le pouvoir syrien isolé, selon des experts.
L'Iran, dont l'ambassade à Damas a été saccagée, a prévenu que sa politique était susceptible de changer en fonction "du comportement des acteurs" sur le terrain en Syrie.
Revoir notre direct sur la chute de Bachar al-Assad en Syrie:
En direct
Joe Biden parle d'une "opportunité historique" pour les Syriens
Le président américain Joe Biden a salué dimanche la chute du pouvoir en Syrie de Bachar al-Assad en affirmant qu'elle représentait une "opportunité historique" pour les Syriens.
"Enfin, le régime d'al-Assad est tombé", a déclaré Joe Biden lors d'une allocation à la Maison Blanche, évoquant "un acte fondamental de justice" et une "opportunité historique" pour les Syriens de "construire un meilleur avenir", tout en avertissant contre "les risques et l'incertitude" qui découlent de la situation.
Joe Biden a également averti que "certains des groupes rebelles" ayant participé à l'offensive éclair avaient des "antécédents de terrorisme et de violation des droits humains".
"Nous avons pris note des déclarations des dirigeants de ces groupes rebelles ces derniers jours, et ils disent ce qu'il faut en ce moment, mais alors qu'ils s'apprêtent à prendre de plus grandes responsabilités, nous allons évaluer non seulement leurs mots, mais aussi leurs actes", a prévenu le président américain lors d'une allocution à la Maison Blanche.
Bachar al-Assad et sa famille se trouvent à Moscou
Le dirigeant syrien Bachar al-Assad et sa famille se trouvent à Moscou, ont annoncé ce dimanche soir les agences de presse russe, citant une source au Kremlin, après la chute des autorités syriennes provoquée par une offensive éclair de groupes rebelles menés par des islamistes.
"Assad et les membres de sa famille sont arrivés à Moscou. La Russie, sur la base de considérations humanitaires, leur a accordé l'asile", a indiqué cette source aux agence de presse publiques TASS et Ria Novosti.
Le chef de l'ONU salue "la chute du régime dictatorial" de Bachar al-Assad
Le chef de l'ONU Antonio Guterres a salué dimanche "la chute du régime dictatorial" de Bachar al-Assad en Syrie et réitéré son appel à protéger "les droits de tous les Syriens".
"Après 14 ans de guerre brutale et la chute du régime dictatorial, le peuple syrien peut aujourd'hui saisir une occasion historique de construire un avenir stable et pacifique", a-t-il déclaré dans un communiqué, réitérant son "appel au calme et à éviter la violence en cette période sensible, tout en protégeant les droits de tous les Syriens, sans distinction".
600 Syriens rassemblés à Anderlecht
De nombreux Syriens vivant en Belgique se sont rassemblés dimanche en fin d'après-midi dans le quartier Cureghem à Anderlecht, pour fêter la chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie au cours de la nuit de samedi à dimanche. Ils sont environ 600 actuellement, circulant en cortège, selon le bourgmestre d'Anderlecht, Fabrice Cumps.
Le rassemblement a débuté aux environs de la chaussée de Mons, où se trouvent de nombreux commerces tenus par des Syriens, a précisé le bourgmestre. "La manifestation est festive pour l'instant, mais la police craint que d'autres groupes se greffent à ce rassemblement en soirée et causent des débordements", a-t-il commenté.
Netanyahu ordonne à l'armée de "prendre le contrôle" de la zone tampon du Golan
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, depuis le nord-est du Golan occupé, a annoncé dimanche, après la chute du président syrien Bachar al-Assad, avoir ordonné à l'armée de "prendre le contrôle" de la zone tampon du Golan, dans le sud-ouest syrien, à la lisière avec la partie de ce plateau occupé et annexé par Israël.
Israël a conquis une partie du Golan sur la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de 1967 avant d'annexer ce territoire en 1981. Cette annexion n'est pas reconnue par l'ONU. En 1974, une force de l'ONU avait été envoyée dans une zone tampon pour surveiller un cessez-le-feu
De la fumée s'élève après une frappe aérienne près de Damas
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état d'une série de frappes israéliennes dimanche sur des sites de l'armée, notamment des dépôts d'armes, près de Damas, après la prise de la capitale par les rebelles.
"Des frappes israéliennes ont ciblé des positions de la quatrième division de l'armée syrienne près de l'aéroport militaire de Mazzé, notamment des dépôts d'armes", a déclaré le directeur de l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre.
Un couvre-feu à Damas jusqu'à lundi à l'aube
Les rebelles ont annoncé un couvre-feu à Damas de dimanche après-midi jusqu'à lundi à l'aube, quelques heures après avoir pris la capitale syrienne aux forces du président Bachar al-Assad.
Les factions rebelles emmenées par les islamistes radicaux de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont déclaré sur leur chaîne Telegram un "couvre-feu à Damas de 16H00 dimanche à lundi 05H00 du matin".
Les rebelles islamistes annoncent l'arrivée de leur chef à Damas
Les rebelles islamistes syriens ont annoncé ce dimanche l'arrivée de leur chef, Abou Mohammad al-Jolani, quelques heures après la chute de la capitale syrienne aux mains de la rébellion armée.
"Le dirigeant Ahmed al-Chareh (vrai nom de Jolani) s'est prosterné et a baisé le sol" à son arrivée à Damas, a annoncé la chaîne Télégram de la coalition rebelle, dirigée par sa formation. Sur les images, on peut voir le chef de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) se prosterner sur une pelouse.
Israël salue la chute d'un "maillon central" de "l'axe du mal"
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a estimé dimanche que la chute du président syrien Bachar al-Assad était "un jour historique" et la chute d'un "maillon central" de "l'axe du mal" dirigé par l'Iran.
"C'est un jour historique dans l'histoire du Moyen-Orient" et "une conséquence directe des coups que nous avons portés à l'Iran et au Hezbollah (libanais), les principaux soutiens du régime d'Assad", a déclaré M. Netanyahu depuis le Golan syrien occupé et annexé par Israël.
Les Syriens d'Allemagne exultent après la chute du régime Assad
"Nous sommes contents, la dictature est terminée, Assad est parti!", lance Ahmed, 39 ans dans la foule. Plusieurs centaines de Syriens d'Allemagne, la plus grande diaspora de leur pays dans l'Union européenne, ont fêté dimanche dans la rue la chute du régime."Tous les Syriens sont maintenant ensemble", ajoute ce technicien des chemins de fer, qui a fui Alep en 2015, mais préfère ne pas divulguer son nom de famille.
Au son des klaxons de voitures et en agitant des drapeaux vert, blanc, noir et rouge aux couleurs de l'opposition syrienne, plusieurs dizaines de personnes ont commencé très tôt dimanche à défiler spontanément sur une avenue du quartier populaire de Neukölln à Berlin, où vivent de nombreux migrants, avant de converger sur une place du quartier voisin de Kreuzberg pour une manifestation qui a rassemblé quelque 2.000 personnes selon la police.
L'Iran dit s'attendre à la poursuite de relations "amicales" avec la Syrie
L'Iran, soutien indéfectible du président syrien Bachar al-Assad, a indiqué dimanche souhaiter la poursuite de bonnes relations avec la Syrie, après l'entrée à Damas d'une coalition rebelle qui revendique le pouvoir.
"Les relations entre l'Iran et la Syrie ont une longue histoire et ont toujours été amicales", a souligné dans un communiqué le ministère iranien des Affaires étrangères, disant "s'attendre à la poursuite" de ce type de relations.
Il faut empêcher la Syrie de "sombrer dans le chaos", prévient le Qatar
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a averti dimanche que la Syrie ne devrait pas "sombrer dans le chaos" après la chute de Damas aux mains de rebelles islamistes et la fuite du président Bachar al-Assad.
Ce pays du Golfe a déclaré qu'il "suivait de près les développements en Syrie" et a souligné "la nécessité de préserver les institutions nationales et l'unité de l'Etat pour l'empêcher de sombrer dans le chaos", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"L'Etat de barbarie est tombé", se félicite Macron
Le président français Emmanuel Macron s'est félicité que "l'Etat de barbarie" soit "tombé" en Syrie avec la chute du président Bachar al-Assad. Sur le réseau social X, il a ajouté: "La France restera engagée pour la sécurité de tous au Moyen-Orient", au regard des incertitudes entourant ce changement de régime.
Comment expliquer la déroute du régime syrien? Analyse
Le Kremlin affirme qu'Assad a "démissionné de son poste" et quitté le pays
Le Kremlin a affirmé que le président syrien Bachar al-Assad avait "démissionné de son poste" et quitté la Syrie, après l'offensive fulgurante de groupes rebelles menés par des islamistes radicaux qui a mis son armée en déroute.
"Suite aux négociations entre Bachar al-Assad avec un certain nombre de participants au conflit armé sur le territoire de la Syrie, il a décidé de démissionner de son poste présidentiel et a quitté le pays en donnant l'instruction de procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique", a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La France réagit
La France "salue la chute du régime de Bachar al-Assad", apprend-on du ministère des Affaires étrangères. Le pays appelle les Syriens à "l'unité" et à "rejeter toute forme d'extrémisme".
On ignore toujours où se trouve Bachar al-Assad
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, indique que le président syrien, Bachar al-Assad, se trouve probablement hors de Syrie après les déclarations des rebelles islamistes selon lesquelles il a fui le pays.
"Je ne peux pas faire de commentaires à ce sujet, il est quelque part, mais je ne peux pas faire de commentaires à ce sujet, probablement hors de Syrie", a-t-il déclaré.
La fin d'Assad est un "grand soulagement" dit Berlin
"La fin d'Assad représente pour des millions de personnes en Syrie un premier grand soulagement", a affirmé dimanche la cheffe de la diplomatie allemande, tout en mettant en garde contre l'arrivée d'autres radicaux dans le pays.
"Le pays ne doit pas maintenant tomber entre les mains d'autres radicaux, quelle que soit la forme qu'ils prennent. Nous appelons donc les parties à assumer leurs responsabilités envers tous les Syriens", a ajouté dans un communiqué Annalena Baerbock
Et pour les Syriens résidant à l'étranger?
Le ministère des Affaires étrangères affirme continuer à fournir ses services aux Syriens à l'étranger.
Les diplomates iraniens ont quitté l'ambassade à Damas avant "l'assaut"
Les diplomates iraniens en poste à Damas ont pu quitter leur ambassade en Syrie avant "l'assaut" mené par des individus contre la représentation diplomatique, a affirmé dimanche un média iranien.
"Les diplomates iraniens avaient évacué les locaux avant l'assaut mené par des terroristes", a écrit le quotidien anglophone Tehran Times, citant le porte-parole de la diplomatie iranienne Esmaïl Baghaï.
L'Irak évacue le personnel de son ambassade à Damas vers le Liban
Le personnel de l'ambassade d'Irak en Syrie a été évacué par la route vers le Liban. "Le personnel de l'ambassade à Damas, composé de dix employés incluant le chef de la mission diplomatique a été évacué vers Beyrouth par la route", a déclaré un responsable du ministère irakien des Affaires étrangères, ajoutant que cette opération a été décidée en raison "du retrait total de l'armée et de la dégradation de la sécurité".
Le chef des forces kurdes salue le moment "historique" de la chute d'Assad
Le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes, coalition dominée par des combattants kurdes, a salué un moment "historique" vécu par les Syriens avec la chute du président Bachar al-Assad, "dictateur" arrivé au pouvoir il y a près d'un quart de siècle.
"Nous vivons en Syrie des instants historiques en étant témoin de la chute du régime dictatorial à Damas", a annoncé dans un communiqué le commandant Mazloum Abdi. "Ce changement est une opportunité pour construire une nouvelle Syrie fondée sur la démocratie et la justice, qui garantit les droits de tous les Syriens", a-t-il ajouté.
La Chine espère que la Syrie "retrouvera la stabilité dès que possible"
Le ministère chinois des Affaires étrangères a espéré dimanche que la Syrie "retrouvera la stabilité dès que possible", après la prise de contrôle de Damas par les rebelles islamistes et la fuite du président Bachar al-Assad. Pékin "suit de près l'évolution de la situation en Syrie et espère que la Syrie retrouvera la stabilité dès que possible", a écrit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
La TV d'Etat iranienne diffuse des images de saccage de l'ambassade à Damas
L'ambassade d'Iran en Syrie a été saccagée, a affirmé la télévision d'Etat iranienne, diffusant à l'appui des images tournées à Damas par la chaîne saoudienne Al-Arabiya.
"Des inconnus ont attaqué l'ambassade iranienne, comme vous pouvez le voir sur ces images diffusées par diverses chaînes" étrangères, a déclaré la télévision d'Etat iranienne, après l'entrée à Damas d'une coalition rebelle qui a annoncé la chute du président Bachar al-Assad, dont l'Iran a été un allié indéfectible.
L'armée israélienne dit se déployer dans la zone tampon du Golan
L'armée israélienne a annoncé s'être déployée dans la zone tampon démilitarisée du Golan, dans le sud-ouest syrien, à la lisière avec la partie de ce plateau occupé et annexé par Israël.
"À la lumière des développements en Syrie et sur la base de (...) la possibilité que des groupes armés pénètrent dans la zone tampon", l'armée y a déployé des forces dans "plusieurs points clé nécessaires à la défense afin d'assurer la sécurité des communautés du plateau du Golan et des citoyens israéliens", indique-t-elle dans un communiqué.
Elle a ajouté ne "pas intervenir" dans les événements en Syrie où des groupes rebelles avec à leur tête des islamistes radicaux, ont annoncé dimanche la chute du régime de Bachar al-Assad, après une offensive fulgurante lancée le 27 novembre.
L'émissaire de l'ONU appelle à garder des "espoirs prudents" à un "moment décisif"
L'émissaire des Nations unies en Syrie, Geir Pedersen, a appelé dimanche à garder des "espoirs prudents" après la prise de contrôle de Damas par les rebelles islamistes, qu'il a qualifié de "moment décisif" mettant fin à un demi-siècle de pouvoir du clan Assad.
M. Pedersen a estimé dans un communiqué que les presque 14 années de guerre civile en Syrie ont été "un chapitre noir (qui) a laissé des cicatrices". "Aujourd'hui, nous regardons vers l'avenir avec des espoirs prudents d'ouverture (...) de paix, de réconciliation, de dignité, et d'inclusion pour tous les Syriens".
Où a fui Bashar al-Assad ?
La question reste en suspens. Aucun élément officiel ne permet, à cette heure, de confirmer la localisation précise du président syrien. La Russie et l'Iran, alliés historiques de son régime, sont au centre des suppositions.
Sur les réseaux sociaux, des internautes affirment avoir suivi les déplacements d’un avion attribué à Bashar al-Assad grâce à un site de suivi de vols en direct. Cet appareil aurait quitté l’aéroport de Damas à 2h59, heure belge. Cependant, sa trace aurait été perdue à 3h40, après une descente d’altitude alors qu’il survolait la région de Homs.
Le Premier ministre syrien a été en contact avec le chef des rebelles islamistes
Le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, affirme avoir été en contact avec le chef islamiste de la coalition rebelle à l'origine de l'offensive fulgurante en Syrie, Abou Mohammad al-Jolani.
Les deux hommes ont discuté de la période de transition, a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne d'information Al Arabiya. Dans cette interview, le Premier ministre a également plaidé pour la tenue d'élections libres, afin que les Syriens puissent choisir leur dirigeant après la chute du régime Assad.
Le ministre syrien des Télécommunications a aussi indiqué avoir été en contact avec le leader de Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Il a assuré au micro d'Al Arabiya que les services de télécommunications fonctionnaient normalement dans le pays.
La ville de Hama, aux mains des rebelles, disposerait à nouveau d'Internet. Abou Mohammad al-Jolani aurait par ailleurs déjà indiqué que Mohamed al-Jalali, qui n'est Premier ministre que depuis quelques mois, pourrait rester en poste jusqu'à ce qu'une passation de pouvoir ait lieu.
Un responsable des Emirats appelle les Syriens à travailler ensemble pour éviter "le chaos"
Un haut responsable des Emirats arabes unis a exhorté les Syriens à travailler ensemble pour éviter "le chaos", dans la première réaction d'un pays arabe à la chute du président Bachar al-Assad après une offensive fulgurante des rebelles.
"Nous espérons voir les Syriens travailler ensemble et ne pas assister à un nouvel épisode de chaos", a déclaré Anwar Gargash, conseiller du président des Emirats arabes unis devant la conférence Manama Dialogue à Bahreïn.
Les rebelles annoncent la chute du "tyran" Assad à la télévision publique
Des groupes rebelles ont annoncé ce dimanche dans une allocution à la télévision publique syrienne la chute du "tyran" Bachar al-Assad, assurant avoir libéré tous les prisonniers "injustement" détenus, appelant citoyens et combattants à préserver les propriétés de l'Etat.
Neuf personnes sont apparues à l'écran de la télévision publique. L'une d'elles a lu un communiqué imputé à la "cellule des opérations pour la libération de Damas", qui annonce "la libération de la ville de Damas, la chute du tyran Bachar al-Assad, la libération de tous les prisonniers injustement (détenus) dans les prisons du régime".
Les rebelles entrent dans le palais présidentiel
Des rebelles syriens ont pénétré dimanche matin dans le palais présidentiel à Damas en scandant "Allahou Akbar" ("Dieu est le plus grand"), ont déclaré des témoins oculaires à l'agence de presse allemande dpa.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont également montré des rebelles dans la cour du palais et aux portes d'entrée. Ils seraient entrés dans l'enceinte sans rencontrer de résistance.
Les employés du gouvernement et les forces de sécurité auraient quitté les lieux.
Les rebelles menés par des islamistes radicaux ont annoncé à la télévision publique syrienne la chute du président Bachar al-Assad et la "libération" de la capitale Damas, après une offensive fulgurante qui a mis fin à plus de cinq décennies de règne de la famille Assad.
"On attendait ce jour depuis longtemps": Damas se réveille sans Assad
À Damas, des tirs de joie ont retenti et des invocations religieuses ont été lancées dans les hauts-parleurs des mosquées. Encore sonnée par l'annonce de la "fuite" du président Bachar al-Assad, la capitale syrienne s'est réveillée dimanche avant l'aube sous contrôle rebelle.
Selon des témoins, quelques dizaines de personnes ont rallié la place des Omeyyades, dans le centre de Damas, pour célébrer la chute du clan Assad au pouvoir depuis plus d'un demi-siècle, dans un pays morcelé par une guerre civile meurtrière depuis 2011. "On attendait ce jour depuis longtemps", a indiqué Amer Batha, joint au téléphone depuis la place des Omeyyades, dans un pays dirigé d'une main de fer par un pouvoir qui réprimait toute dissidence et étouffait les libertés publiques.
"Je n'arrive pas à croire que je suis en train de vivre cet instant", lâche ce Syrien qui fond en larmes: "C'est une nouvelle histoire qui commence pour la Syrie".
Réaction de Trump
Donald Trump affirme que Bachar al-Assad "a fui" la Syrie après la perte du soutien de la Russie.
Le Premier ministre prêt à "la coopération"
Le Premier ministre syrien s'est dit prêt à "la coopération" avec tout nouveau "leadership" choisi par le peuple, précisant qu'il serait dimanche matin dans ses bureaux au siège du gouvernement pour toute procédure de "passation" de pouvoir.
"Ce pays peut être un pays normal, construisant de bonnes relations avec ses voisins et avec le monde (...) mais cette question sera du ressort de tout leadership que choisira le peuple syrien, et nous sommes prêts à la coopération et à lui apporter toutes les facilités possibles", a indiqué le chef du gouvernement, Mohamed al-Jalali, dans une vidéo publiée sur son compte Facebook.
Les institutions publiques restent sous contrôle du Premier ministre jusqu'à la "passation officielle".
Le commandant de Hayat Tahrir al-Sham, qui dirige l'offensive des rebelles ayant pénétré dans la capitale syrienne, a appelé dimanche ses combattants à ne pas s'approcher des institutions publiques à Damas, qui restent sous contrôle de l'ex-Premier ministre jusqu'à une "passation officielle".