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À Bruxelles, un résident d’une maison de repos située à Jette a été contaminé la semaine dernière à la bactérie STEC (Escherichia coli productrice de shiga-toxines). Il avait été détecté le 19 août dernier. L’infection a été confirmée en laboratoire. Cette personne infectée est hors de danger et en bonne santé. Mais des investigations sont en cours afin de déterminer si cette contamination est liée aux cas détectés en Flandre. L’établissement fait partie du même groupe que celui concerné au nord du pays.
Une enquête similaire est en cours en Wallonie dans un établissement du même réseau de maisons de repos. Il s’agit du home Le Lothier situé à Ottignies, dans le Brabant wallon. Nausées, vomissements, diarrhées : huit résidents ont présenté ce genre de symptômes ces derniers jours. Pour six d’entre eux, des premières analyses écartent la bactérie STEC. Mais des examens complémentaires sont réalisés. Des analyses sont également en cours aussi pour deux résidents toujours hospitalisés et qui n’avaient pas encore été testés.
Les personnes avec symptômes sont isolées
« Les personnes avec symptômes sont isolées et le personnel est protégé, comme à l’époque du Covid, avec des blouses, les masques. On doit aussi voir qu’il n’y ait pas de nouveaux cas qui se déclarent et donc, on met en place un système de surveillance ici dans cet établissement, mais aussi, bien sûr, dans d’autres potentiels », a expliqué Yves Coppieters, ministre wallon de la santé.
Dans un courrier envoyé jeudi aux familles des résidents., la direction de la maison de repos détaille la procédure de crise activée au sein des établissements du groupe. « Les produits à risque ont été retirés des menus. Nos équipes de soin et les médecins suivent de près tous les résidents », peut-on lire.
Luc fait partie des résidents du Lothier. Il assure ne pas être inquiet par la situation.
L’Afsca et l’AviQ – respectivement en charge de la sécurité alimentaire pour l’une et de la santé en Wallonie pour l’autre – ont envoyé leurs équipes sur place ce vendredi matin pour effectuer des tests.
« L’AViQ a dépêché une équipe sur place, un inspecteur d’hygiène régionale, pour voir les mesures qui ont été prises, pour voir aussi s’il y a lieu de faire d’autres prélèvements. Mais bien sûr, on va rester vigilants et on va rappeler les mesures d’hygiène de base à toutes les maisons de repos ainsi que la procédure à suivre », a indiqué Lara Kotlar, porte-parole de l’Agence wallonne pour une Vie de Qualité (AViQ).
Les résultats des analyses réalisées sur les deux personnes hospitalisées seront connues dans les prochains jours.
En Flandre, 21 personnes ont été touchées par la bactérie STEC, dont cinq sont décédées.
Des précautions peuvent être prises par les maisons de repos, notamment des précautions d’hygiène et de nourriture, parce que c’est la nourriture crue, les aliments crus qui donnent notamment cette bactérie.
Comment détecter cette bactérie ?
L’Agence pour la Sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) gère l’enquête qui vise à trouver la source de cette bactérie STEC. Mais il est encore trop tôt, à ce stade, pour en connaître les résultats. L’enquête est en effet toujours en cours. Mais comment cela se déroule ? Dès qu’il y a une suspicion de cas ou un cas confirmé, l’Afsca envoie des inspecteurs dans les différentes maisons de repos.
Pour ce qui est de l’enquête, les inspecteurs vont étudier les menus. Qu’est-ce qui a été proposé aux résidents ? Ils vont regarder les ingrédients qui composent ces menus. Ils vont étudier la traçabilité de ces ingrédients et voir s’il y a, par exemple, des fournisseurs communs à ces différentes maisons de repos. Et ils vont essayer aussi de réaliser des prélèvements sur les menus qui auraient pu poser problème, même si cela est plus rare.
Pour ce qui est des premiers éléments de résultat en Flandre, la porte-parole de l’Afsca explique qu’il n’y a pas encore eu, à ce stade, de résultats clairs et définitifs. « Par contre, on a déjà épinglé quelques fournisseurs qui étaient communs à l’une ou l’autre maison de repos. Et donc, l’étape suivante, c’est de se rendre chez ces fournisseurs et de faire une analyse aussi de traçabilité ».
« Du côté wallon, on n’en est qu’au début de l’enquête. Ce vendredi, les inspecteurs sont sur place et sont seulement en train d’analyser les menus et la traçabilité de la maison de repos », poursuit Aline Van den Broeck.
Des symptômes de gastro-entérite classiques
Carole Schirvel, médecin hygiéniste aux Cliniques Universitaires Saint-Luc, explique les symptômes auxquels il faut être attentif, même si l’infection peut également être asymptomatique : « La plupart des gens qui vont avoir une infection à E. coli, qui produit cette toxine (shigatoxine) vont présenter des signes de gastro-entérite, donc nausées, vomissements, peut-être accompagnés de fièvre » et de maux de tête, explique-t-elle.
Quant aux complications, elles proviennent d’un syndrome hémolytique et urémique (SHU) : « Ce qui va se passer chez les gens qui vont avoir des complications, c’est qu’ils vont se sentir moins bien, essoufflés, qu’ils peuvent avoir plus de mal à faire pipi, puisque leur système rénal ne fonctionne pas bien. »

















