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Les cas de rougeole se multiplient, et notamment en Belgique. En Flandre, deux enfants ont même dû être admis aux soins intensifs. En Wallonie, dix cas ont été signalés depuis le début de l'année. Un phénomène que les spécialistes expliquent par une nette diminution du taux de vaccination.
Les médecins sont inquiets : ces dernières semaines, plusieurs cas de rougeole ont été diagnostiqués et deux enfants ont été admis aux soins intensifs. "Au cours des dernières semaines, nous avons vu 11 enfants atteints de rougeole au sein de l'hôpital", précise Daan Van Brusselen, pédiatre dans un hôpital anversois. "Quatre autres ont été admis avec suspicion de rougeole. Si c'est confirmé, cela apportera le total à quinze enfants. C'est une situation exceptionnelle, nous n'avons plus connu cela depuis des années".
Il s'agit d'enfants non vaccinés, constat similaire en Wallonie. Depuis le début de l'année, dix cas ont été comptabilisés, cinq enfants hospitalisés. Une maladie virale très contagieuse par voie respiratoire et qui peut s'avérer dangereuse et il n'existe aucun traitement curatif. "La personne qui souffre de la rougeole doit quelque part guérir toute seule. Ce qu'on peut faire, c'est lui donner des médicaments pour supporter les symptômes. Des gouttes dans le nez, dans les yeux, du Dafalgan, du paracétamol. Mais je n'ai pas de traitement spécifique", explique Nathalie de Visscher, chef de service de médecine interne générale au Grand Hôpital de Charleroi.
Dans certains cas, il peut y avoir des complications et dans les situations les plus graves, la rougeole peut s'avérer mortelle. "On sait qu'on peut avoir des méningites et des pneumonies aiguës dans le décours de l'infection imminente ou en cours. On a certaines formes d'infection tardive avec des complications qui se révèlent plusieurs années, dizaines d'années après l'infection par la rougeole. Et on a certains cas d'atteinte neurologique tardive", précise la médecin.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 127.000 cas ont été comptabilisés en 2024 en Europe, soit deux fois plus que l'année précédente. C'est aussi le nombre le plus élevé depuis 1997 : une augmentation qui s'explique par une diminution du taux de vaccination. "Pendant le Covid, on a peut-être moins pensé à ça. Et puis il y a aussi cet impact de refus de la vaccination qui est assez présent, qui est présent dans pas mal de communautés. Puis les nombreux voyages aussi peuvent favoriser la prolifération", note Lara Kotlar, porte-parole de l'AVIQ.
Plusieurs pays sont, en effet, touchés par une épidémie de rougeole en ce moment comme le Maroc, l'Italie, la Suisse ou encore la Roumanie.


















