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Donald Trump a réservé un accueil très soigné à Vladimir Poutine lors de leur rencontre sur une base militaire américaine. Dès l’arrivée du président russe, applaudissements, sourires et poignée de main ferme donnent le ton d’un échange que le président américain veut afficher sous le signe de la cordialité.
Sur le tarmac, le décorum est complété par une démonstration de puissance : un bombardier furtif B2, escorté par des avions de chasse, survole la base. Une manière, pour Trump, de rappeler à son homologue russe la supériorité militaire américaine.
Une mise en scène corporelle étudiée
Durant la séance photo officielle, les deux dirigeants adoptent une posture similaire : jambes écartées, mains jointes, corps légèrement penchés en avant. Un langage corporel interprété par le psychologue John Paul Garrison, spécialiste de la communication non verbale : « Ils n’étaient pas en conflit l’un avec l’autre, mais ils ont tous les deux fait ces gestes avec leurs mains et se sont assis dans des positions pour dire à tout le monde dans la pièce : ‘On est aux commandes maintenant’. »
Garrison note aussi une volonté manifeste de créer un lien : « Ils avaient presque l’air d’être amis. On a eu l’impression qu’il y avait un désir de se connecter, de s’entendre. »
Rupture du protocole
Mais derrière l’apparente complicité, les tensions restent palpables, notamment sur le conflit en Ukraine. Lorsqu’un journaliste interroge Vladimir Poutine sur un éventuel cessez-le-feu, le président russe reste silencieux, visiblement déstabilisé. Son discours viendra plus tard, lors du point presse, et rompra brièvement le protocole : il s’exprime avant son homologue américain, dans un ton très maîtrisé, sans émotion.
Donald Trump, lui, laisse entrevoir une certaine irritation. John Paul Garrison note : « Il semblait frustré, sans énergie. À mon avis, il était déçu. Il a serré ses dents. Il fait parfois ça quand il est frustré ou en colère. Donc je ne pense pas que ça s’est passé comme il le voulait. »
Au terme de leur rencontre, les deux hommes se quittent avec une poignée de main finale. Mais aucun accord n’est annoncé. La rencontre aura donc surtout été un exercice de mise en scène diplomatique, où les gestes ont parlé autant que les mots – sans pour autant déboucher sur une avancée concrète.

















