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Les mots de Virginia Giuffre, l’accusatrice la plus célèbre de Jeffrey Epstein, résonnent à nouveau, malgré son suicide en avril 2025. Ses mémoires, « Nobody’s Girl : A Memoir of Surviving Abuse and Fighting for Justice », qui paraitront dans le courant d’octobre, lèvent le voile sur la mécanique précise de son exploitation par le financier et son bras droit, Ghislaine Maxwell. Nos confrères britanniques du Guardian ont eu accès à un extrait.
L’ancienne employée du spa de Mar-a-Lago, alors connue sous le nom de Virginia Roberts, avait à peine 17 ans lorsque Maxwell la repère à l’été 2000. À ce moment, Ghislaine Maxwell lui fait miroiter un emploi de massothérapeute privé pour un « homme riche », lui donnant rendez-vous au manoir d’Epstein.
Dans ses mémoires, Virginia Giuffre décrit une première rencontre hautement manipulatrice, où elle est immédiatement confrontée à Jeffrey Epstein, nu, sur une table de massage. Elle raconte comment Maxwell lui enseigne alors de force à masser toutes les parties du corps, y compris les fesses du financier, contournant toute notion de consentement par l’autorité.
« Maxwell a mis ses mains sur les miennes et les a guidées vers son arrière-train. ‘C’est important de ne négliger aucune partie du corps,’ dit-elle. ‘Si vous sautez des étapes, le sang ne circulera pas correctement.’»
Jeffrey Epstein se serait alors retourné, son pénis en érection, et aurait commencé à se masturber. Ghislaine Maxwell se serait ensuite dénudée, puis aurait retiré les vêtements de l’adolescente.
Le Prince Andrew
L’un des passages les plus accablants du livre est consacré à la rencontre avec le Prince Andrew, deuxième fils de la Reine. Giuffre maintient ses accusations concernant deux relations sexuelles forcées, la première ayant eu lieu le 10 mars 2001 à Londres.
Elle révèle comment Maxwell la prépare toute la journée pour le « rendez-vous » avec un membre de la royauté. Lors de sa rencontre avec le Prince, ce dernier fait une remarque à l’adolescente : « Mes filles sont à peine plus jeunes que toi ». Après un dîner en ville et une soirée en boîte de nuit, Maxwell lui donne l’ordre explicite d’aller avec le Prince et de « s’occuper de lui » comme elle l’a fait avec les autres.
Amical, mais toujours plein de suffisance
Virginia Giuffre dépeint l’attitude du Prince Andrew comme empreinte d’un sentiment de supériorité : « Il était amical, mais toujours plein de suffisance – comme s’il croyait qu’avoir des relations sexuelles avec moi était son droit de naissance. » Virginia Giuffre affirme avoir reçu 15.000 dollars pour avoir « servi » le Prince Andrew.
Le Prince Andrew a toujours catégoriquement nié ces accusations, allant jusqu’à obtenir un règlement financier hors tribunal en 2022 sans aucune admission de responsabilité. Après des années de bataille judiciaire, Virginia Giuffre s’est suicidée en avril dernier à son domicile en Australie. Elle avait 41 ans.
