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Ce qui devait être une expérience d’étude enrichissante à Manhattan a rapidement viré au cauchemar pour une étudiante londonienne. Venue aux États-Unis pour un séjour de deux mois et demi, elle décide de quitter son logement loué via Airbnb plus tôt que prévu, se sentant en insécurité dans le quartier. Peu après son départ, le propriétaire lui réclame plus de 14.000 euros pour des dégradations supposées dans l’appartement.
Les accusations : une table basse fissurée, un matelas souillé, ainsi que des appareils électroménagers endommagés, notamment un aspirateur et un climatiseur. Pour étayer ses dires, l’hôte fournit une série de photos.
Des images manipulées ?
L’étudiante conteste fermement ces allégations. En observant les photos, elle y détecte rapidement des anomalies, en particulier sur celle représentant la table en bois. Soupçonnant une falsification numérique, elle évoque l’usage possible de l’intelligence artificielle pour générer de fausses preuves.
Elle estime que ces accusations relèvent d’une vengeance motivée par son départ anticipé. Pourtant, Airbnb tranche d’abord en faveur du propriétaire, lui imposant un remboursement d’environ 6.000 euros.
Refusant de céder, l’étudiante fait appel. Elle rassemble des éléments pour appuyer sa défense : le témoignage d’un tiers confirmant que le logement avait été laissé en bon état, ainsi que des observations pointant des incohérences visuelles sur les images fournies.
« Cela aurait dû immédiatement éveiller les soupçons. Au lieu de cela, Airbnb a complètement ignoré mes explications et n’a pas examiné de manière critique les preuves présentées », déplore-t-elle dans The Guardian.
Ce n’est qu’après la médiatisation de l’affaire que la plateforme reconsidère sa position. Airbnb propose d’abord un remboursement partiel de 573 euros, puis de 978 euros. L’étudiante insiste et obtient finalement le remboursement intégral de 4.889 euros. En complément, un avis négatif laissé par le propriétaire sur son profil est supprimé.
Airbnb promet de renforcer ses contrôles
Airbnb a depuis adressé un avertissement à l’hôte concerné, précisant qu’une récidive entraînerait la suppression de son compte. Mais la locataire reste préoccupée par les potentielles dérives.
« Ma plus grande inquiétude est que d’autres locataires, sans le temps, les connaissances ou le soutien nécessaires, paient simplement par crainte de poursuites judiciaires », alerte-t-elle. « Tant qu’Airbnb acceptera les images d’IA comme preuves sans examen approfondi, ce sera une invitation ouverte à la fraude. »
Face à la polémique, la plateforme a annoncé l’ouverture d’une enquête interne. « Nous prenons les demandes d’indemnisation au sérieux », indique Airbnb dans un communiqué. « Notre équipe examine tous les éléments de preuve afin de rendre une décision équitable. De plus, chaque décision est susceptible d’appel. »
Un engagement qui devra désormais faire ses preuves, alors que les technologies de génération et de manipulation d’images gagnent en réalisme et complexité.



















