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Les pays européens se rassemblent et cherchent à s'organiser pour assumer eux-mêmes leur défense. Selon Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, "la ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous".
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a estimé lundi que "la ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous" en raison des "ambitions impérialistes" de la Russie, et notamment de la guerre qu'elle a déclenchée contre l'Ukraine.
"Jamais le risque d'une guerre sur le continent européen, dans l'Union européenne n'a été aussi élevé parce que depuis bientôt quinze ans, la menace ne cesse de se rapprocher de nous, la ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous", a déclaré M. Barrot, à la radio France Inter, à quelques heures d'un débat au Parlement sur la guerre en Ukraine et la sécurité en Europe.
"Pour mettre fin à la guerre d'agression russe en Ukraine, nous voulons que les Etats-Unis, par la pression, puissent faire venir Vladimir Poutine à la table des négociations et accepter de mettre fin une bonne fois pour toutes à ses ambitions impérialistes qui ont déplacé la ligne de front de plus en plus proche de chez nous", a poursuivi le ministre français des Affaires étrangères.
M. Barrot s'est félicité de l'issue de la réunion au sommet d'une quinzaine de pays européens dimanche à Londres, estimant que "ce à quoi nous avons assisté, c'est le réveil de toute une partie des Européens qui refusaient de voir la réalité des choses". Ces pays européens sont désormais convaincus, selon lui, de la nécessité "que l'Europe puisse assurer sa propre défense et sa propre sécurité et que nous mettions en œuvre les moyens nécessaires pour ne plus jamais à avoir à demander aux Etats-Unis ce qu'ils peuvent faire pour la sécurité européenne".
Le ministre français a expliqué par ailleurs que la proposition avancée par la France et la Grande-Bretagne d'une trêve d'un mois en Ukraine "dans les airs, sur les mers et sur les infrastructures énergétiques (...) était une manière de vérifier que la Russie est bien volontaire pour mettre fin à cette guerre", précisant que "ça veut dire pas de retrait des troupes russes au sol dans un premier temps".
"C'est alors que commenceront les vraies négociations pour la paix, parce que nous voulons la paix, mais nous voulons une paix solide et une paix durable", a-t-il ajouté.
Dans l'immédiat, M. Barrot a jugé "possible" une reprise du dialogue entre les présidents américain Donald Trump et ukrainien Volodymyr Zelensky, après leur vive altercation vendredi à la Maison Blanche. "Je crois qu'il y a de l'envie des deux côtés, une conscience partagée qu'il est de l'intérêt de l'Ukraine, de l'intérêt des Européens et de l'intérêt des Américains de faire en sorte de mettre un coup d'arrêt aux velléités impérialistes" russes, a-t-il estimé.
Enfin, M. Barrot a déclaré avoir "un peu de mal à comprendre" la pause ordonnée par le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, selon plusieurs médias américains, dans toutes les cyberopérations des Etats-Unis contre la Russie. "S'agissant des attaques cyber, les pays de l'Union européenne sont constamment attaqués par la Russie sous cette forme-là", a pointé le ministre français.



















