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Le ministre israélien des Affaires de la Diaspora, Amichai Chikli, recommande « très fortement » à la communauté juive de Belgique de quitter le pays. Sur X (anciennement Twitter), ce ministre d’extrême droite affirme que la Belgique est « prise en otage par des meutes islamistes qui chantent en soutien au Hamas et au Hezbollah ». Il a précisé au journal israélien Haaretz qu’il ne s’agissait pas d’un avertissement des services de renseignement, ni d’un appel à une évacuation immédiate, mais plutôt d’une « expression grave d’inquiétude ».
Trois photos jointes à son message sont censées illustrer, selon lui, que « des reconstitutions des atrocités du 7 octobre et des menaces de mort publiques contre des leaders juifs restent sans réponse ». Il affirme également que des collaborateurs du Hezbollah agiraient « en toute impunité » en Belgique. Sa conclusion est sans appel : « La Belgique s’est rendue. Le pays a perdu sa souveraineté et n’est plus en mesure de protéger ses Juifs. »
« Absurdité totale »
La ministre de la Justice, Annelies Verlinden (CD&V), a qualifié d’« absurdité totale » l’idée que la Belgique ne serait pas en mesure de protéger la communauté juive. Elle réagissait, dans l’émission « De afspraak op vrijdag « sur VRT Canvas, aux déclarations du ministre israélien.
Annelies Verlinden a souligné que la Belgique s’est justement « fortement mobilisée » pour renforcer la protection de la communauté juive depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, notamment par des patrouilles de police supplémentaires dans les quartiers juifs, un renforcement de la surveillance et un suivi assuré par l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam), qui adapte son évaluation en fonction de l’évolution de la situation.
« Bien entendu, le conflit s’est également invité dans nos débats. C’est logique, car en tant que communauté internationale et en tant qu’Européens, nous devons prendre position contre des crimes de guerre atroces, contre le massacre d’enfants et de civils innocents », a déclaré la ministre.
Si nous faisons cela, nous sommes perdus
« Mais il est faux de dire que la Belgique ne fait pas tout ce qui est en son pouvoir pour protéger la communauté juive. » Dans sa déclaration, le ministre israélien a notamment évoqué des « reconstitutions des horreurs du 7 octobre » lors d’un festival à Bruxelles. « Nous devons tous faire preuve de retenue et agir avec fermeté si nous constatons qu’un festival est utilisé pour diffuser des messages haineux », a déclaré Annelies Verlinden.
La ministre a toutefois précisé ne pas pouvoir se prononcer sur ce cas précis, ne sachant pas si les autorités locales avaient été informées à l’avance du programme de l’événement. Mme Verlinden a également appelé à ne pas amplifier le conflit en Israël, ni à le transposer dans notre société.
« Cela vaut pour toutes les parties (impliquées dans le conflit). Si nous faisons cela, nous sommes perdus. » La ministre a ajouté comprendre les inquiétudes de la communauté juive. « Mais nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour réagir immédiatement à toute escalade et déterminer si des mesures supplémentaires s’imposent. C’est notre mission. »
