Partager:
On apprend ce jeudi qu'Eric, un ancien salarié d'une entreprise de Sprimont, s'est donné la mort devant son ex-lieu de travail. Un geste qu'il a justifié dans un courrier envoyé à nos confrères de la Meuse.
C’est une histoire qui fait froid dans le dos. Ce jeudi, la rédaction de La Meuse a reçu un courrier envoyé par Éric, 61 ans. "Quand vous lirez ceci, je serai mort", prévient-il. L’homme était salarié d'une entreprise située à Sprimont, avec laquelle il était en litige depuis 2017. Selon nos confrères de Sudinfo, l’employé accusait l'entreprise de harcèlement moral, passant par des pressions et un climat de travail chaotique. Une enquête interne est alors menée, mais en vain. Aucune suite n’est donnée au dossier d’Éric.
Quelques mois plus tard, Éric est licencié. Il se lance alors dans un combat contre son ancienne entreprise. Il entame une procédure civile, sa plainte au pénal ayant été classée sans suite. En 2021, la justice rejette sa demande. C’est cette bataille sans victoire qu’Éric invoque pour justifier son acte, ce mercredi matin : enchaîné aux grilles, il s’est tiré une balle dans la tête. Des travailleurs arrivaient alors sur le site. Les secours n’ont rien pu faire.
"Pas un simple suicide"
Dans le courrier adressé à La Meuse, accompagné de documents retraçant son histoire, il explique : "Mon geste n’est pas un simple suicide. Le lieu et l’entreprise sont choisis. Je tente d’attirer l’attention sur un dossier, une procédure juridique qui a été bottée en touche", écrit-il. "Je garde l’espoir que ce dossier puisse faire jurisprudence, participer au travail de la justice et aider à reconstruire les personnes en souffrance." Tout porte à croire que l’acte d’Éric a été longuement réfléchi et se veut revendicatif : "Je me suis organisé et j’ai veillé à ne faire de mal physiquement à personne lors de mon geste final."
Le parquet de Liège a été saisi. L'entreprise dans laquelle a travaillé Éric a réagit auprès de nos confrères de Sudinfo. "L’entreprise souhaite réagir et bien préciser que le Conseiller en prévention de Provikmo a établi en septembre 2017, après analyse des risques, une liste de recommandations qui figure au dossier. Ces recommandations ont été mises en œuvre par l’employeur"
Ne restez pas seul(e)! Si vous avez besoin d'aide, si vous êtes inquiet ou si vous êtes confronté au suicide d'un membre de votre entourage, il existe une ligne d'écoute anonyme accessible 24h/24 et 7 jours sur 7, où vous attendent les bénévoles du Centre de prévention du suicide au 0800/32.123.


















