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Des chercheurs belges proposent de remplacer les pesticides par… des écorces d’arbres

Par RTL info avec Bérengère devos
Face au retour controversé de certains pesticides en France, un projet wallon explore une voie naturelle et prometteuse : l’utilisation d’extraits d’écorces d’arbres pour remplacer les herbicides chimiques.

Alors que la France vient de voter la réintroduction de pesticides interdits depuis 2018 en raison de leurs effets nocifs sur la santé, des chercheurs belges proposent une alternative plus respectueuse de l’environnement. Le projet Extrabark, porté par l’Agro-Bio Tech Gembloux et l’Université de Liège, explore le potentiel des écorces d’arbres comme base pour de nouveaux herbicides naturels.

Chaque année, des milliers de mètres cubes d’écorces issues de scieries locales sont inutilisés. Épicéas, chênes, robiniers, tilleuls : ces essences regorgent pourtant de molécules intéressantes. « Ces écorces, on va les récupérer, on va regarder ce qu’on retrouve dedans, donc on va identifier les molécules et après ça, on va produire les extraits et on va les appliquer, on va faire différents tests pour voir quelles sont les propriétés qu’on peut retrouver dans ces extraits », explique William Donck, chef de projet pour l’ASBL Valboim.

Une méthode d’extraction propre et ancienne

Les écorces, comme celles de peupliers, sont traitées dans les laboratoires de Gembloux grâce à une technique simple et non polluante : la distillation. « Après deux ou trois heures d’extraction, on va récupérer l’huile essentielle et c’est cette huile qui va être testée pour les activités biologiques », détaille Marie-Laure Fauconnier, responsable du laboratoire de chimie des molécules naturelles à Agro-Bio Tech Gembloux.

L’objectif est de vaporiser ces extraits comme on le ferait avec un herbicide classique, mais sans les risques associés aux molécules controversées comme le glyphosate. « C’est un herbicide qui vise à remplacer les solutions existantes telles que le glyphosate que nous connaissons malheureusement tous », précise-t-elle.

Une vision tournée vers l’avenir

Le choix des essences n’est pas laissé au hasard. Il s’appuie à la fois sur les espèces actuellement disponibles en grande quantité et sur celles susceptibles d’être davantage cultivées à l’avenir, dans un contexte de changement climatique. « On s’est basé sur des espèces qui sont disponibles en grande quantité actuellement, mais également des espèces d’arbres qui seront cultivées de façon plus intensive à l’avenir, comme le tilleul », ajoute Marie-Laure Fauconnier.

Ce projet, soutenu par l’Union européenne, implique quatre laboratoires situés en Wallonie et en France. Il démontre que des solutions innovantes, durables et locales peuvent émerger face aux défis environnementaux et agricoles contemporains.

 

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