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L'ancien procureur du Roi de Flandre orientale, Johan Sabbe, a intenté une action en référé contre l'État belge en lien avec sa condamnation de 2021 pour agression sexuelle et attentat à la pudeur. M. Sabbe estime la condamnation injuste et en veut pour preuve des messages échangés avec la victime sur Whatsapp, retrouvés récemment. Le parquet de Malines aurait refusé de donner suite à ces messages, raison pour laquelle l'ancien procureur a saisi le juge des référés. L'affaire a été introduite mercredi et sera traitée le 26 juin prochain.
Johan Sabbe avait été suspendu en juin 2020 après l'ouverture d'une enquête à son encontre. Une femme, qui avait travaillé en tant que chauffeuse pour le magistrat, l'accusait de harcèlement sexuel sur le lieu de travail. L'ancien procureur avait nié l'avoir touchée à l'entrejambe et aux seins et avait soutenu que l'envoi de messages explicites et d'une photo de lui en sous-vêtement faisait partie d'un jeu de séduction entre deux adultes.
La cour d'appel de Gand avait cependant estimé que l'attentat à la pudeur et le harcèlement sexuel au travail étaient tous deux prouvés et avait condamné M. Sabbe a quatre mois de prison avec sursis. La défense avait introduit un pourvoi en cassation pour contester l'arrêt. Il a été rejeté par la plus haute juridiction du pays.
L'ancien procureur ne s'est toutefois pas arrêté là et a réclamé des expertises médico-légales supplémentaires. Il a également demandé à un juge d'instruction de Malines de poursuivre l'enquête sur les messages qu'il a échangés avec la victime ainsi que ceux que cette dernière a échangés avec une amie. Selon l'ancien procureur, ces messages prouvent qu'il n'est pas question de harcèlement sexuel au travail. À ses yeux, ces messages prouveraient par ailleurs que l'enquête n'a pas été menée de façon indépendante et impartiale.