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« Choc et incompréhension » : le secteur hôtelier bruxellois sonné par une décision du gouvernement fédéral… et révèle ne pas avoir été consulté

Par RTL info avec Martin Buxant
Le doublement brutal de la TVA sur les nuitées hôtelières, passé de 6 % à 12 %, provoque la colère du secteur, qui dénonce un choc économique sans concertation et redoute des conséquences dévastatrices.

Le gouvernement fédéral a déclenché la fureur du secteur hôtelier en doublant la TVA sur les nuitées hôtelières, la faisant passer de 6 % à 12 %. Le secteur dénonce une mesure prise sans consultation et dont l’impact économique pourrait être dévastateur. « Le secteur est sonné, c’est un choc, c’est une incompréhension, ce n’est pas une simple augmentation, c’est 100 % d’augmentation », a déclaré Rodolphe Van Weyenbergh, secrétaire général de la Brussels Hotel Association, au micro de Martin Buxant dans le 7h50 de bel RTL.

Le secteur n’aurait eu aucun préavis et réclame désormais « une concertation urgente avec le gouvernement pour discuter de mesures alternatives, d’atténuation et évidemment de mesures transitoires », plaide Rodolphe Van Weyenbergh. Selon lui, la conséquence de ce doublement sera inévitablement lourde : les nuits d’hôtel seront plus chères et les hôteliers devront rogner sur leurs marges.

Zone grise

Le secteur rappelle qu’il n’est pas dans un marché fermé : répercuter l’augmentation sur le touriste aura pour effet de l’envoyer « ailleurs, dans d’autres destinations ». Le taux de TVA à 12 % est plus élevé que celui appliqué en France, en Espagne, et en Italie. Les trois pays étant alignés sur une taxation sur la valeur ajoutée de 10 %.

Un secteur pris en étau

L’hôtellerie est un secteur qui représente 35.000 emplois à l’échelle de la Belgique, mais de nombreux autres emplois, principalement ceux liés au tourisme (transport, restauration, commerce), pourraient aussi subir indirectement cette augmentation de la taxe. Des études menées au niveau européen et citées par l’invité de Martin Buxant montreraient qu’une augmentation d’un point de la TVA par l’Union européenne peut entraîner une baisse de 100.000 emplois.

Le doublement de la TVA risque d’envoyer les touristes vers d’autres formes d’hébergement. Rodolphe Van Weyenbergh souligne que ces alternatives, commercialisées par des plateformes (telles que Airbnb), opèrent souvent dans une « zone grise, dans l’illégalité ». « En région bruxelloise, plus de 90 % de ces hébergements n’ont pas de numéro d’enregistrement, on peut vraiment s’interroger sur la contribution fiscale de toutes ces formes d’hébergement », avance le secrétaire général de la Brussels Hotel Association.

Il n’y a pas de justice fiscale

Il dénonce un paradoxe : « On taxe un secteur formel alors qu’une partie de ce secteur-là est complètement informelle et échappe à une contribution fiscale consistante, donc il n’y a pas de justice fiscale », déplore Rodolphe Van Weyenbergh. Ajoutez les commissions « jusqu’à 18 % » demandées par les plateformes comme Booking, et le tableau dépeint par le secrétaire général pâlit davantage. Face à cette problématique, il appelle les clients à réserver en direct avec l’établissement.

Le secrétaire général de la Brussels Hotel Association réclame en urgence une étude d’impact de cette mesure par le gouvernement fédéral, s’inquiétant que cette décision ait été prise sans avoir mesuré les conséquences sur l’emploi.

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