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Ans Persoons, figure de proue de Vooruit à Bruxelles, a tendu la main à Ahmed Laaouej (PS) et Cieltje Van Achter (N-VA) lors de la réception de Nouvel An de son parti, dimanche, en leur proposant de se réunir pour discuter autour d'un café. Elle a dénoncé le blocage total de la formation bruxelloise, imputé au veto du PS contre la N-VA. "Peut-être que cela échouera une fois à table, mais au moins, nous aurons essayé", a-t-elle déclaré.
La réception, organisée au Musée des Enfants à Ixelles, a rassemblé une centaine de personnes, dont une délégation PS composée notamment d'Ahmed Laaouej, Caroline Désir et Martin Casier.
Ans Persoons a exprimé son exaspération face à l'absence de dialogue après plus de sept mois de blocage. Elle a rappelé les défis à venir, notamment des économies budgétaires drastiques, et souligné l'importance pour les socialistes de participer au pouvoir pour influencer ces choix.
Elle a également critiqué la dispersion du CD&V et les provocations sur les réseaux sociaux de Theo Francken (N-VA), qui, selon elle, entravent la formation d'une coalition. Sans ces "tweets irrespectueux", "il y aurait peut-être eu de la place pour se rapprocher et composer un gouvernement", selon elle.
Malgré ces frustrations, Ans Persoons s'est dite convaincue que les partis socialistes sont capables de négocier un accord gouvernemental juste et solidaire, y compris avec le MR et la N-VA. "Alors ce café avec Cieltje... Je le ferai moi-même si nécessaire. Et j'apporterai des biscuits. Et peut-être que les choses tourneront mal une fois que nous serons autour de la table, mais au moins, nous aurons essayé", a déclaré Ans Persoons.
Elle a suggéré, à court terme, la mise en place d'une réforme d'urgence socio-économique, centrée uniquement sur le budget 2025, en laissant de côté les autres dossiers pour l'instant. Interrogé ce week-end dans "Le Soir", le patron des socialistes bruxellois n'a pas changé d'attitude.
"La N-VA n'est pas incontournable", a-t-il répété en rappelant au passage l'échec des nationalistes flamands aux élections législatives du 9 juin que ce soit à Bruxelles ou en Wallonie, ou aux élections communales où ils n'ont pas décroché un seul conseiller communal dans la capitale.
"On veut nous forcer la main avec la N-VA et nous n'acceptons pas ce mariage forcé; il n'y a pas d'exemple de mariage forcé qui soit réussi", a-t-il averti. Jusqu'à présent, s'il a répondu à des messages envoyés par Mme Van Achter, il ne souhaite pas la rencontrer.
"Le PS est un rempart. Les Bruxelloises et Bruxellois ne veulent pas d'un gouvernement qui sera sous la coupe d'un parti antibruxellois. Ils attendent de nous que nous les défendions, et nous sommes là. En fait, ce que les partis de droite ne veulent pas, c'est d'un gouvernement régional où le PS pèse de son juste poids démocratique. Ils veulent pouvoir faire à Bruxelles ce qu'ils feront avec l'Arizona au fédéral. Prendre ses responsabilités dans ce contexte, c'est aussi ne pas permettre que la Région soit dépecée par le programme séparatiste, nationaliste et antibruxellois de la N-VA. J'ajoute : un parti qui dénigre en toute impunité les Bruxelloises et Bruxelloises d'ascendance immigrée. La N-VA fait cela de semaine en semaine, crachant à la figure des gens issus de la diversité", a-t-il lancé.