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Cette province belge va accueillir son premier centre de prise en charge des violences sexuelles : quelle différence avec un accueil aux urgences ?

Par RTL info avec Vincent Legraive
Le Brabant wallon s’apprête à accueillir son premier centre de prise en charge des violences sexuelles. La Clinique Saint‑Pierre d’Ottignies a déposé sa candidature auprès de l’Inami pour une ouverture espérée en juin prochain.

Pour accueillir et prendre en charge les victimes, il existe les CPVS, les centres de prise en charge des violences sexuelles. Depuis 2017, il y en a dans chaque province… à l’exception du Brabant wallon. Une absence qui est sur le point de prendre fin, la Clinique St-Pierre d’Ottignies ayant déposé sa candidature pour en ouvrir un.

Le dépôt a été effectué le 4 novembre, la réponse de l’Inami est attendue pour mi-décembre pour une ouverture espérée en juin prochain.

L’objectif est de pouvoir accueillir dans un endroit dédié les victimes d’abus ou de violences sexuelles. « La personne qui a été victime de violences sexuelles se présente chez nous et elle aura une prise en charge multidisciplinaire, explique Anne Ferrière, infirmière urgentiste, qui porte le projet. Ça veut dire une prise en charge infirmière, médicale, psychologique. Et si en plus la personne veut porter plainte, elle aura aussi la possibilité d’un dépôt de plainte au sein ici de la villa. »

« Actuellement, on ne peut pas prendre le temps dont la victime aurait besoin »

Il faut dire qu’avec la proximité de l’Université de Louvain-la-Neuve et des Hautes écoles, la ville d’Ottignies concentre un quart des violences sexuelles dans le Brabant wallon. Jusqu’ici, c’était souvent la police qui devait prendre en charge les victimes. « Beaucoup de personnes qui sont victimes de violences sexuelles ne portent pas plainte. C’est ce qu’on appelle un chiffre noir, explique Cédric Smeets, chef de corps de la police d’Ottignies. Cela ne nous permet pas toujours de pouvoir appréhender le phénomène de manière éclairée. Nous espérons que la mise en place de ces CPVS va faire diminuer ce chiffre noir, même si nous comprenons que ça aura l’effet d’augmenter nos statistiques policières ».

Alors qu’elles sont actuellement accueillies aux Urgences, les victimes de violence sexuelles pourront faire l’objet dans ces locaux d’un accueil spécifique, avec des équipes dédiées. « Actuellement, on ne peut pas prendre le temps dont la victime aurait besoin », constate Julie Dendauw, infirmière-chef adjointe des urgences.

Pour accueillir les victimes, des infirmières ont été et seront formées. « Dès l’obtention de l’accord de l’INAMI pour l’ouverture de notre centre, toute l’équipe sera formée, explique Julie Dendauw. Les infirmières suivront une formation d’une semaine en présentiel, complétée par des ressources en ligne, afin de maîtriser les protocoles stricts de prélèvement. Nous aborderons également la dimension judiciaire. Le médecin et les psychologues bénéficieront, eux aussi, de formations spécifiques, notamment pour la prise en charge des victimes de violences sexuelles. »

8.230 victimes se sont présentées depuis la création de ces centres en 2017, soit 131 en moyenne par mois, 4 par jour. 72 % des victimes se rendent dans un CPVS la semaine suivant les faits.

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