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Pascal Castus, président de la Société royale belge de chirurgie plastique et réparatrice, était l'invité de Martin Buxant à 7h50. Il a évoqué les problématiques qui touchent son milieu professionnel.
Pascal Castus, chirurgien et président de la Société royale belge de chirurgie plastique et réparatrice, tire la sonnette d’alarme face à la multiplication des actes de chirurgie "pirates" et non contrôlés. Des esthéticiennes ou des coiffeurs, par exemple, qui se muent en plasticien.
"Pourtant, il y a une loi qui est très claire, qui date de mai 2013", dit le chirurgien. "Pour tout acte médical esthétique, qui traverse une barrière cutanée ou muqueuse, ça doit être fait par un médecin. Toute personne qui n'est pas médecin et qui réalise cet acte, ne peut pas le faire. C'est un exercice illégal à la médecine et c'est punissable."
Un problème de sanctions
Le problème, selon Pascal Castus, c'est qu'il n'y a aucune réelle sanction. "Pour les médecins, si", précise-t-il. "Si un patient qui porte plainte, il va être suspendu par l'ordre des médecins. Mais pour la plupart de ces exercices illégaux, ces procédures lourdes, il faut faire appel à un avocat, entamer une procédure judiciaire et les patients, souvent, se découragent."
Les injections de Botox strictement réservées aux médecins
Une esthéticienne ou une infirmière ne peut donc pas injecter du Botox. "C'est totalement interdit", affirme le docteur Castus. "Mais si on pousse un signal d'alarme, c'est que ça explose. Il y a quelques années, on avait quelques plaintes. Maintenant, c'est toutes les semaines."
Les réseaux sociaux et leurs influences dangereuses
Pascal Castus a également évoqué l'influence des réseaux sociaux sur les demandes qu'il reçoit. "Je veux des Russian Lips, des Fox Eyes...", dit-il. "C'est essentiellement une population jeune qui va être influencée, qui est plus sensible et plus vulnérable à cela. C'est déformant, ce n'est pas esthétique. Et puis surtout, ça comporte des dangers au long cours, parce que quand on commence à s'injecter les lèvres de manière massive, tout ce produit va s'accumuler au fil des années. On se retrouve face à une bombe à retardement qui, d'ici quelques années, va poser des problèmes énormes."