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Selon le ministre des Affaires étrangères, une centaine de Belges sont présents en Iran. Alors ces derniers jours, avec l’escalade du conflit au Moyen-Orient, certains ont pris la décision de quitter le pays et de rentrer en Belgique. C’est le cas d’Ali, belgo-Iranien qui était bloqué à Téhéran, mais qui est finalement parvenu à revenir en évitant les bombes.
Ce mardi, Ali réalisait une vidéo dans laquelle il expliquait : « Malheureusement, je suis bloqué ici en Iran depuis à peu près cinq jours, depuis qu’il y a la guerre. » Ce Belgo-Iranien racontait à nos journalistes RTL la difficulté pour sortir d’Iran. Nous l’avons rencontré cinq jours plus tard, en Belgique.
D’un point A à un point B
« Je devais arriver à un point A au point B. Et le point B, c’est la Belgique. Je devais y arriver. Et j’y suis arrivé », témoigne Ali. Ce dernier a foulé le sol belge après un périple de quatre longs jours à travers l’Iran et la Turquie, en taxi, en bus, et à pied. « Je me suis réveillé un jour à 7 heures du matin, et je me suis à moi-même que je devais partir. Et à midi, j’étais parti », raconte Ali.

Ce trajet vers la Belgique a commencé par un taxi pris en bas de chez lui. Il a ensuite roulé jusqu’au nord de Téhéran. Pendant ces quatre jours entre rationnement d’essence et pots-de-vin, Ali avançait surtout avec la crainte d’être pris pour un espion, notamment par un chauffeur de taxi. Dans le doute, Ali a alors prétexté un besoin pressant pour s’échapper : « J’ai pris ma valise et j’ai couru en fait. J’ai couru, je suis parti dans les bois. J’ai marché énormément, énormément. J’étais un migrant. On voit les images à la télé, on ne s’imagine pas. »
Après deux jours et demi de voyage, Ali est arrivé à la frontière avec la Turquie. Chaque jour, des centaines d’Iraniens et d’étrangers essaient désespérément de la traverser. « Là-bas, il fallait payer des dessous-de-table à gauche, à droite. C’est le Moyen-Orient, donc tout se fait avec des dessous-de-table », explique le Belgo-Iranien. L’étape la plus difficile consistait à trouver un bus pour traverser la Turquie.
Un voyage interminable
Problème : « Les bus pour Istanbul étaient complets depuis trois jours. J’ai attrapé la main du chauffeur, je l’ai un peu écarté, et je lui ai dit écoute, je te donne tout ce que tu veux, emmène-moi avec toi. Ce à quoi il m’a répondu qu’il ne pouvait pas car il n’y avait plus de place ». Ali confie qu’il lui a finalement donné la somme de 100 euros pour le convaincre.
« J’ai passé 26 heures dans ce bus, avec des bus qui ne sont même pas faits pour des longs trajets. C’est comme les bus de la STIB en Belgique. Imaginez-vous assis dans ce genre de bus pendant 26 heures », insiste Ali.
Sur le chemin, j’ai vu passer des missiles au-dessus de ma tête. La peur était là tout le temps.
Le voyage se termine en avion jusqu’à Bruxelles. Ali s’estime chanceux car beaucoup d’autres n’ont ni les moyens, ni la possibilité de fuir la guerre en Iran. C’est pourtant déjà la deuxième pour lui. Il explique : « Les bombardements, vous les entendez du matin au soir, du soir au matin. Ça ne s’arrête pas. Sur le chemin, j’ai vu passer des missiles au-dessus de ma tête. La peur était là tout le temps. Mais ce n’était pas la même peur que quand j’étais enfant, c’en était une autre ».
Malgré ce voyage et la peur, Ali s’est juré de retourner en Iran dès que la situation le permettra.
















