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Les employés de l’aéroport de Charleroi alertent sur l’augmentation des comportements agressifs parmi les passagers. En 2024, 77 cas d’agressions ont été recensés. Cette année, le bilan s’élève déjà à 38 incidents, reflétant une tendance inquiétante. La nature de ces agressions varie, allant des menaces verbales aux confrontations physiques, et survient souvent dans les étapes clés telles que l’enregistrement ou l’embarquement. Ce contexte tendu met en lumière des tensions accrues dans un secteur où la pression des délais est omniprésente.
Anthony, agent d’embarquement à l’aéroport depuis dix ans, a été confronté à ces actes violents. Il raconte une altercation marquante survenue l’année dernière : « Une personne refusée sur un embarquement à destination, je pense que c’était Manchester. Et le monsieur a carrément proféré des menaces très concrètes à mon égard. » Cette situation était liée au refus d’un passager de payer un supplément pour un bagage, un grief récurrent dans les zones aéroportuaires. Ce type de conflit met, selon Anthony, les agents en première ligne de comportements impulsifs.
Les causes derrière cette agressivité sont variées et souvent liées à des erreurs ou désaccords sur les procédures. Des documents manquants, comme une carte d’identité oubliée pour un enfant, peuvent entraîner un refus d’embarquement, générant une profonde frustration chez les voyageurs. « Si par exemple on a oublié la carte d’identité d’un enfant, on a alors à ce moment-là le refus de pouvoir voyager », explique Nathalie Pierard, porte-parole de l’aéroport de Charleroi. D’autres motifs incluent des frais imprévus pour des bagages trop lourds ou des restrictions sur le contenu en cabine. Ces incidents sont d’autant plus critiques que les passagers nerveux redoutent fréquemment de rater leur vol.
Que risquent les passagers agressifs ?
Face à cet accroissement des tensions, une campagne de sensibilisation a été mise en œuvre à l’aéroport. Elle vise à rappeler l’importance du respect mutuel, même dans des environnements stressants. Certaines sanctions sont également appliquées aux passagers agressifs : interdiction de voyager, démarche administrative ou encore dépôt de plainte par les agents concernés. « Ça peut monter évidemment en fonction de la gravité des faits », précise la porte-parole. Ces mesures se veulent dissuasives, bien qu’elles ne puissent totalement endiguer le problème.
En parallèle, des cellules d’intervention ont été mises en place pour gérer les situations critiques. Cependant, malgré ces initiatives, les employés continuent de subir des agressions régulières, mettant en péril leur bien-être et leur sécurité. Ce phénomène souligne la nécessité d’une prise de conscience collective afin de rétablir un climat serein dans les espaces aéroportuaires surchargés. À l’aéroport de Charleroi, les défis posés par l’incivilité restent un enjeu majeur pour l’ensemble des équipes, appelant à des réponses concertées et durables.


















