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Comment l’hypnothérapie peut-elle vous soigner? Capital Santé lève le voile sur cette pratique médicale méconnue, efficace contre douleurs, addictions, phobies… et même utilisée lors d’opérations chirurgicales.
Souvent confondue avec l’hypnose de spectacle, l’hypnose clinique est pourtant une pratique sérieuse et reconnue, utilisée pour soulager de nombreux troubles psychiques et physiques.
Loin des lumières et des effets spectaculaires des scènes de théâtre, l’hypnose thérapeutique se pratique dans un cadre intime, individualisé et médicalisé. Médecin hypnothérapeute, la docteure Anne Magotteaux en rappelle les fondements : "L’hypnose thérapeutique n’a pas du tout le même objet que l’hypnose de scène [...]. Elle est centrée sur une seule personne et se veut thérapeutique, ce qui n'est pas du tout le même effet que pour un effet théâtral et de scène."
Une méthode complémentaire pour de nombreux troubles
L’hypnothérapie s’adresse à un large public, depuis l’adolescence jusqu’aux personnes âgées. Elle est utilisée en complément de la médecine classique pour traiter "certaines pathologies que parfois même la médecine ne parvient pas toujours à soulager correctement".
Anne Magotteaux évoque "des problèmes psychothérapeutiques, des maladies psychosomatiques, des phobies, certaines addictions comme le tabac ou l’alcool, les troubles du sommeil, ou encore la perte de poids".
L’hypnose thérapeutique se distingue de la psychothérapie traditionnelle par l’utilisation d’un état modifié de conscience pour faciliter le travail thérapeutique. Là où la psychothérapie repose sur un échange verbal en pleine conscience, l’hypnose permet d’accéder à des ressources inconscientes pour accompagner le changement. "Je ne suis pas psychologue, je suis médecin, mais j’ai acquis une approche psychothérapeutique importante", explique le docteur Anne Magotteaux, qui insiste sur l’importance de comprendre l’histoire personnelle et le contexte du patient pour adapter les suggestions.
L’hypnose ne remplace pas la psychothérapie, mais peut en être un complément précieux, en travaillant à un autre niveau de perception et de transformation.
Réceptif ou pas ?
L’hypnose thérapeutique fonctionne sur une grande majorité de personnes, à condition qu’elles soient réceptives et motivées. "Ça fonctionne sur à peu près 80 à 90 % des personnes", indique le docteur Anne Magotteaux. Certaines sont naturellement très suggestibles, tandis que d’autres peuvent éprouver plus de difficultés à lâcher prise, notamment si elles ont du mal à se détendre ou à se concentrer.
Toutefois, ces obstacles peuvent souvent être surmontés avec un accompagnement adapté. "Il faut aussi avoir la capacité de pouvoir se détendre, d’imaginer, de se concentrer sur les paroles de l’hypnothérapeute", précise-t-elle. L’efficacité dépend aussi de la qualité du lien thérapeutique, du cadre apaisant de la séance, et surtout de la motivation du patient : "Si la personne n’est pas motivée vraiment, ça ne marchera pas".
Une discipline médicale à part entière
Aujourd’hui, l’hypnose est même utilisée en milieu hospitalier : "De très nombreuses personnes sont traitées par hypnose lors d'interventions chirurgicales. Le plus bel exemple en Belgique est à Liège", où est pratiquée une opération au niveau de la gorge. "Ce n'est quand même pas rien, c'est plutôt impressionnant", fait remarquer la docteure. "Mais par hypnose, on fait aussi des interventions neurologiques, très précises, très poussées, très très fines, dans lesquelles on a besoin de la participation de la personne opérée pour voir si les structures ne sont pas abîmées, tout en leur permettant de ne pas souffrir lorsqu'il y a intervention dans leur cerveau".
À retrouver également dans ce vidéocast :
- Comment se déroule concrètement une séance d’hypnothérapie
- Les idées reçues les plus fréquentes et ce que dit la science
- Comment les suggestions agissent sur le cerveau et les émotions
- Les limites de l’hypnose et les cas où elle n’est pas recommandée
- Les formations et garanties pour consulter un praticien qualifié


















