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Des scientifiques ont découvert à Gand un traitement prometteur contre la septicémie. Selon les résultats d’une nouvelle étude menée sur des souris, il apparaît que la combinaison de la vitamine B1 et du glucose peut largement réduire les effets mortels de la septicémie. Presque toutes les souris étudiées ont survécu à l’infection avec un métabolisme restauré, ressort-il de cette recherche publiée dans la revue Cell Reports.
La septicémie est une réaction grave et souvent mortelle à une infection. Non seulement les agents pathogènes sont attaqués, mais les tissus de l’organisme sont également endommagés. Cela peut entraîner une défaillance d’organes vitaux tels que le cœur, les reins et les poumons. De plus, l’acide lactique s’accumule dans le sang, aggravant rapidement la situation. Environ 11 millions de personnes dans le monde meurent chaque année de septicémie. À ce jour, il n’existe toujours pas de traitement ciblé pour cette maladie.
Une équipe du Centre de recherche sur l’inflammation VIB-UGent, dirigé par le professeur Claude Libert, a découvert un mécanisme remarquablement simple: les patients qui développent une septicémie présentent une carence aiguë en vitamine B1. Par conséquent, le glucose n’est plus converti en énergie, mais en acide lactique nocif.
«Pour la première fois, nous avons pu démontrer que le problème ne réside pas dans un manque d’oxygène, mais dans un défaut biochimique dû à une carence en vitamine B1», explique Louise Nuyttens, chercheuse principale. «L’ensemble du réseau énergétique est interrompu et l’acide lactique s’accumule rapidement.»
En administrant de la vitamine B1 à des souris atteintes de septicémie, d’abord seule, puis associée à du glucose, les chercheurs ont constaté une amélioration spectaculaire. L’organisme a pu reconvertir le glucose en énergie à la place de l’acide lactique. «Presque toutes les souris ont survécu. Il s’agit de l’une des interventions métaboliques les plus puissantes jamais observées», déclare le professeur Libert.
Bien que cette recherche ait été menée uniquement sur des souris, elle constitue une base solide pour des recherches ultérieures. Les scientifiques prévoient désormais des études précliniques de plus grande envergure. L’espoir est que ce traitement simple, avec des ressources disponibles à l’échelle mondiale, puisse également sauver des vies humaines.



















