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Comment va évoluer la situation suite au mandat d'arrêt international contre Netanyahu? L'analyse de Chantal Monet

Hier, le procureur de la Cour pénale internationale a requis un mandat d'arrêt contre plusieurs dirigeants israéliens et du Hamas pour crimes de guerre, ce qui a suscité de nombreuses réactions à travers le monde, y compris en Belgique. Si cela devait être fait, que cela impliquerait-il ? Éléments de réponse avec notre spécialiste Chantal Monet.

C'était l'une des grandes actualités d'hier : la requête d'un mandat d'arrêt, de la part du procureur de la Cour pénale internationale, contre plusieurs dirigeants israéliens et du Hamas pour crimes de guerre. Mais alors que rien n'est encore fait, comment va se dérouler la suite des événements, et surtout, combien de temps cela va-t-il durer ?

Présente sur le plateau du RTL info 13H, notre spécialiste des questions internationales, Chantal Monet, explique : "Il faut maintenant l'aval de trois juges. Alors, soit ils donnent le feu vert, soit le feu rouge, soit le feu orange. Et puis, ils peuvent aussi délivrer une citation à comparaître sans mandat d'arrêt. Leur décision peut tomber à tout moment. Et après, s'il y a procès, là, on est parti pour des années".

Et si ce mandat d'arrêt devait effectivement être délivré, quelles en seraient les conséquences ? "Cela restreint fortement vos déplacements, puisque les 124 pays qui reconnaissent la compétence de la Cour pénale internationale (CPI) ont l'obligation de vous arrêter dès que vous posez le pied sur leur territoire. Parmi ces 124 pays, tous les pays européens. Par exemple : Benjamin Netanyahu ne pourrait plus se rendre en Suisse pour le forum de Davos. C'est également le cas de Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis un an. Il est allé en Chine la semaine dernière car ce pays ne reconnaît pas la CPI. En revanche, il n'était pas allé en Afrique du Sud l'année dernière car ce pays reconnaît la CPI. Donc, il y avait un risque qu'il soit arrêté", précise-t-elle.

Avec les nombreuses tensions engendrées par ce conflit, et suite à cette décision d'émettre un mandat d'arrêt, le procureur de la CPI, Karim Khan, est victime de menaces et de pressions depuis maintenant plusieurs mois. "Oui, il l'a dénoncé publiquement. Lui et ses collaborateurs sont donc victimes de menaces, d'intimidations. Sa famille est également menacée. Douze sénateurs américains républicains lui ont écrit, en disant 'attention à ce que vous faites'. C'est vrai que c'est une décision historique. C'est la première fois que la Cour pénale internationale vise un Occidental. Alors, est-ce pour se protéger ? En tout cas, il a dit 'cette décision, je l'ai prise après avoir consulté un panel de huit experts internationaux, parmi lesquels Amal Clooney, avocate libanaise éminente", conclut notre journaliste.

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