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Face aux nouvelles taxes européennes sur le whisky américain, Donald Trump a menacé d’instaurer des droits de douane de 200% sur les vins, champagnes et alcools français et européens. Une escalade qui inquiète les exportateurs et les restaurateurs.
Les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne (UE) prennent une nouvelle ampleur. Jeudi, Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane massifs sur les vins et spiritueux européens, en réaction aux nouvelles taxes de 50% annoncées par Bruxelles sur le whisky américain.
"L’UE a tout juste imposé 50% de droits de douane sur le whisky. Si ces droits ne sont pas retirés immédiatement, les États-Unis vont rapidement imposer des droits de douane de 200% sur tous les vins, champagnes et produits alcoolisés", a écrit le président américain sur Truth Social.
Cette menace intervient alors que Washington a décidé, depuis mercredi, d’augmenter de 25% les droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens. Une mesure qui a provoqué une riposte immédiate de Bruxelles, ciblant plusieurs produits américains comme le bourbon, les motos et les bateaux, et qui devrait entrer en vigueur le 1er avril.
L’inquiétude des exportateurs français
Les professionnels français des vins et spiritueux s’alarment de cette surenchère commerciale. En 2024, l’Union européenne a exporté pour 10,7 milliards de dollars d’alcool aux États-Unis, dont 4,8 milliards en provenance de France. Environ 10% de la production française a traversé l’Atlantique l’année dernière.
"Nous en avons assez d’être systématiquement sacrifiés pour des sujets sans rapport avec notre secteur", ont réagi les exportateurs français, appelant la Commission européenne à "faire preuve de réalisme".
Actuellement, l’immense majorité des vins européens entrent aux États-Unis sans droits de douane, hormis une taxe de 2% appliquée aux vins pétillants. Une surtaxe de 200% pourrait donc avoir un effet dévastateur sur les ventes françaises et européennes.
Les restaurateurs américains aussi touchés
Au-delà des exportateurs, les professionnels de la restauration aux États-Unis s’inquiètent également des conséquences d’une telle mesure. Francis Schott, propriétaire d’un restaurant dans le New Jersey, craint un impact direct sur son activité.
"Si je perds la moitié du profit que je fais sur l’alcool, je mets la clé sous la porte", a-t-il confié. "C’est épouvantable, cela va représenter un chiffre d’affaires qui disparaît".
Une offensive commerciale tous azimuts
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a multiplié les offensives commerciales, visant aussi bien ses alliés que ses concurrents. Après avoir imposé de nouvelles taxes sur les produits canadiens et mexicains, il s’attaque désormais frontalement à l’Union européenne.
Jusqu’ici, l’ex-président républicain avait menacé Bruxelles sans passer à l’action. Mais avec la mise en place prévue de droits de douane dits "réciproques" dès le 2 avril, il pourrait concrétiser sa volonté de taxer les importations européennes au même niveau que les produits américains sont taxés à l’étranger.
Face à cette escalade, les négociations entre Washington et Bruxelles pourraient s’intensifier dans les prochains jours, alors que l’Union européenne tente d’éviter un nouveau conflit commercial de grande ampleur.



















