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Donald Trump en Écosse : pourquoi sa rencontre avec Ursula von der Leyen est-elle majeure pour les Européens ?

Par RTL info avec AFP
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et Donald Trump ont annoncé une rencontre en Ecosse dimanche, alors que l’Union européenne et les Etats-Unis entrent dans la dernière ligne droite pour tenter de sceller un accord sur les droits de douane. Le président américain est arrivé en Écosse vendredi soir et y restera cinq jours.

En deux mots :

  • Donald Trump rencontre Ursula von der Leyen pour discuter des droits de douane européens ce week-end.
  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer souhaite éviter des droits de douane exorbitants.
  • L’Union européenne espère un accord avant le 1er août pour éviter des taxes de 30 %.

Donald Trump est arrivé vendredi pour un week-end prolongé en Écosse qui doit mêler golf, diplomatie et négociations commerciales, et où un important dispositif de sécurité a été déployé en prévision de manifestations. La police écossaise a annoncé la mise en place d’une « opération d’envergure à travers tout le pays pendant plusieurs jours ».

Après son arrivée à bord de l’avion présidentiel Air Force One en début de soirée à l’aéroport de Prestwick, au sud-ouest de Glasgow, Donald Trump s’est ensuite rendu à Turnberry, dans un des deux complexes de golf écossais appartenant à l’entreprise familiale dirigée par ses fils.

L’agenda officiel du président américain est vide samedi. Il doit rencontrer dimanche la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui espère obtenir un accord sur les droits de douane. Une perspective que le président américain a jugé possible à « 50-50 ».

La perspective des taxes douanières à 30 % pour les produits européens

L’Union européenne a encore l’espoir de trouver une solution avec les États-Unis avant le 1er août, date butoir à partir de laquelle le président américain menace d’imposer des taxes douanières de 30 % sur toutes les importations en provenance d’Europe.

Jeudi, un porte-parole de la Commission européenne avait affirmé qu’un accord était à « portée de main ». Alors que les dirigeants européens pensaient déjà un accord tout proche, Donald Trump les avait pris de court le 12 juillet en brandissant cette menace de droits de douane de 30 % sur tous les produits européens à compter du 1er août.

Des négociations ont lieu depuis pour éviter ces mesures qui plongeraient ces deux géants de l’économie mondiale dans un litige vertigineux, alors que le commerce transatlantique de biens et de services a atteint 1.680 milliards d’euros en 2024, d’après Bruxelles.

Selon plusieurs sources européennes, l’accord en cours de discussion prévoit des surtaxes douanières de 15 % sur les exportations européennes à destination des États-Unis, avec des exemptions notamment sur l’aéronautique, les spiritueux ou certains médicaments.

Le cas particulier de l’acier

L’acier serait soumis à des règles spécifiques. Les importations en provenance d’Europe seraient encadrées par des quotas et tout dépassement serait taxé à hauteur de 50 %, selon des diplomates.

Ce projet d’accord global, qui ressemble à celui annoncé entre les États-Unis et le Japon en milieu de semaine, reste toutefois suspendu au feu vert du président américain.

Touchée par plusieurs vagues de droits de douane depuis que Donald Trump est revenu à la Maison Blanche, l’Union européenne est actuellement soumise à une taxe de 25 % sur les voitures, de 50 % sur l’acier et l’aluminium, ainsi qu’à un tarif général de 10 %, que Washington menace de faire passer à 30 % en cas d’absence d’accord.

Si les négociations échouent, les Européens ont annoncé jeudi avoir mis la dernière main à d’éventuelles représailles : une liste de marchandises américaines qui seraient taxées pour un total de 93 milliards d’euros, à partir du 7 août et en plusieurs étapes. L’Union européenne envisage aussi de taxer les services américains, dont la tech.

La France prête à dégainer son « bazooka »

Et à la demande de certains États comme la France, elle serait prête à dégainer son « bazooka » en cas d’échec des discussions, l’instrument dit « anti-coercition ». Cet outil est présenté par la Commission comme le « moyen de dissuasion le plus puissant » à disposition de l’UE. Il permet, entre autres, le gel de l’accès aux marchés publics européens ou le blocage de certains investissements.

Sa mise en œuvre requiert la majorité qualifiée des pays de l’UE, désormais acquise, grâce au soutien de l’Allemagne, auparavant réticente, selon des diplomates.

Rencontre entre Trump et Starmer

Avant de repartir pour Washington, Donald Trump s’arrachera aussi aux greens pour une rencontre, dont les détails ne sont pas connus, avec le Premier ministre britannique Keir Starmer. Ce dernier ne passe pas pour être féru de golf comme le républicain de 79 ans et il cherchera surtout à rester dans ses petits papiers, après avoir jusqu’ici évité que son pays ne soit frappé de droits de douane exorbitants.

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé en mai un accord commercial, mais Londres s’inquiète de la volonté exprimée par Donald Trump de le « peaufiner ». À son arrivée en Écosse, Donald Trump a toutefois affirmé que l’heure serait à la « célébration ». « L’accord est conclu » avec Londres, a-t-il insisté, ajoutant que les deux dirigeants parleraient « d’autres choses ».

Trump juge la politique d’immigration en Europe

En Écosse, la guerre dans la bande de Gaza sera sans doute un sujet de discussion, au moment où le Premier ministre travailliste est appelé par plus de 220 députés à emboîter le pas au président français Emmanuel Macron pour reconnaître l’État de Palestine.

À son arrivée, Donald Trump a également évoqué l’immigration en Europe, appelant les pays européens « à se ressaisir » et à « mettre un terme à cette horrible invasion », en prenant exemple sur sa propre politique d’expulsions de sans-papiers.

Manifestations anti-Trump en Écosse

Il avait assuré au cours d’une précédente visite, en 2023, se sentir « à la maison » en Écosse où sa mère, Mary Anne MacLeod, a grandi avant d’émigrer à 18 ans aux États-Unis.

Son affection n’est pas forcément réciproque : des manifestations sont prévues samedi à Édimbourg et à Aberdeen, ainsi qu’à proximité de ses golfs, pour protester contre sa présence. En 2018, sa précédente visite à Turnberry avait poussé des milliers de personnes à manifester à Glasgow et à Édimbourg.

Le Premier ministre écossais, John Swinney, a annoncé qu’il rencontrerait Donald Trump pendant sa visite, soulignant que l’Écosse « entretient une amitié solide avec les États-Unis depuis des siècles ».

La construction d’un nouveau parcours par le groupe aujourd’hui dirigé par les fils de Donald Trump a suscité du mécontentement à Balmedie, dans l’Aberdeenshire, de la part de certains riverains et d’élus écologistes.

Ce n’est que l’un des nombreux projets, immobiliers ou autres, à travers le monde de la famille Trump.

Si Donald Trump n’a plus légalement le contrôle de la holding familiale, ses opposants lui reprochent de multiplier les conflits d’intérêts en se servant de ses fonctions de président pour pousser des investissements familiaux privés, notamment à l’étranger.

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