Accueil Actu Monde International

« Nous sommes avec toi » : près de deux ans après le rapt de leur proche par le Hamas, une famille népalaise s’est rendue en Israël

Par RTL info avec AFP
Deux ans après l’attaque du Hamas, la famille de Bipin Joshi, otage népalais disparu à Gaza, se rend en Israël pour plaider sa libération. Un cri du cœur bouleversant pour un étudiant venu apprendre, devenu symbole d’un espoir brisé.

« Nous sommes avec toi » : la famille de l’otage népalais Bipin Joshi, dont la trace a disparu depuis son enlèvement lors de l’attaque du Hamas il y a deux ans, est venue en Israël plaider pour sa libération.

Cet étudiant en agriculture est l’un 49 otages encore retenus à Gaza depuis leur enlèvement lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Son kidnapping dans une ferme du sud d’Israël a plongé sa famille, à des milliers de kilomètres de là, dans la tourmente et le désespoir. Dans une région reculée de l’ouest du Népal, la famille de l’otage était tellement loin du conflit israélo-palestinien, que lorsque sa soeur a appris son enlèvement, elle ne savait même pas ce qu’était le Hamas.

Toujours sans aucun signe de vie depuis les premiers jours de la guerre, la soeur et la mère de Bipin Joshi ont obtenu des passeports et quitté le Népal afin de plaider pour son retour.

« J’ai décidé de venir ici pour faire entendre ma voix pour mon frère », explique à l’AFP Pushpa Joshi, âgée de 18 ans, depuis son hôtel à Tel-Aviv. « Peu de gens le connaissent, alors je vous en prie, ne l’oubliez pas », implore-t-elle, décrivant son frère comme un « étudiant innocent qui est venu en Israël uniquement pour apprendre ».

« Coeur brisé »

Bipin Joshi avait 22 ans lorsqu’il a été kidnappé. Il était arrivé en Israël pour travailler dans une ferme du kibboutz Alumim, quelques semaines avant l’attaque du Hamas, qui a déclenché la guerre dévastatrice à Gaza.

Du côté israélien, l’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.

Vingt-deux travailleurs agricoles étrangers, 10 du Népal et 12 de Thaïlande, ont été tués à Alumim, une communauté limitrophe de la bande de Gaza.

Bipin Joshi est l’un des quatre otages étrangers toujours retenus dans le territoire palestinien, dont trois sont présumés morts. Pushpa Joshi dit être sans aucune nouvelle de son frère depuis novembre 2023.

Il n’y a eu aucun signe de vie depuis cette date, et « il y a une grave inquiétude quant à son état de santé », ont indiqué lundi les autorités israéliennes.

En novembre 2023, l’armée israélienne avait publié ce qu’elle disait être des images provenant de l’hôpital Al-Chifa à Gaza, montrant « un civil népalais et un civil thaïlandais » transportés par des combattants le 7 octobre dans les couloirs de l’établissement. A force d’entendre les récits bouleversants des otages libérés, Pushpa Joshi a décidé de venir en Israël.

L’élément déclencheur, dit-elle, a été la publication début août de vidéos par le Hamas et son allié le Jihad islamique montrant deux otages israéliens, Rom Braslavski et Evyatar David, décharnés et affaiblis. « Cela nous a brisé le coeur », souligne Pushpa Joshi. « Ma mère a beaucoup pleuré, et même mon père a beaucoup pleuré ».

« Nous nous retrouverons »

Selon elle, sa famille a rencontré plusieurs fois des responsables népalais mais sans aucun résultat. Les Affaires étrangères du Népal avaient assuré « dialoguer avec d’autres dirigeants pour la libération » de l’otage.

Pushpa Joshi et sa mère Padma, 46 ans, ont atterri en Israël lundi pour rencontrer des responsables israéliens et des familles d’otages. « S’il vous plaît, pensez à la vie des otages », a dit Pushpa Joshi à l’adresse du gouvernement israélien qu’elle a remercié pour son soutien.

La famille doit aussi visiter le kibboutz Alumim. Les amis de Bipin Joshi affirment qu’il leur a sauvé la vie en renvoyant une grenade dégoupillée aux assaillants prenant d’assaut la communauté durant l’attaque du 7-Octobre. « Quand j’ai vu l’endroit d’où mon frère a été kidnappé, cela a alourdi mon coeur », confie Pushpa Joshi.

Elle décrit son unique frère comme une personne « très serviable et gentille » qui aime jouer au football, écrire de la musique rap et jouer de la guitare. Son message à son frère : « s’il te plaît, ne perds pas espoir (…) Nous sommes tous avec toi. je fais ici tout ce que je peux. Un jour nous nous retrouverons, je sais que tu es très courageux ».

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus