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« 500€ pour trois mauvaises herbes, du foutage de gueule » : Katia stupéfaite par un courrier de sa commune

Par Lucas Fu
Katia, une habitante de Sambreville, a reçu un courrier l’invitant à désherber devant chez elle, au risque de se voir infliger une amende de 500€. Elle trouve la mesure excessive vu les « quelques brins d’herbe » qui sont loin d’envahir le trottoir.

Katia, 42 ans, habite Sambreville depuis plusieurs années. Pourtant, c’est la première fois qu’elle reçoit le courrier suivant : « On nous a collé un avertissement d’amende de 500€ pour trois mauvaises herbes devant chez nous, alors que la rue est ruinée », nous écrit-elle après avoir appuyé sur le bouton orange Alertez-nous.

La lettre, que la Sambrevilloise nous a transmis, indique : « Suite à notre passage dans votre rue, il a été constaté une ou plusieurs infractions au Règlement Général de Police administrative ». En l’occurrence, pour Katia, c’est l’article 8 qu’elle a enfreint : « Entretien du filet d’eau et/ou trottoirs bordant votre propriété/habitation ».

La voirie devant le domicile de Katia.
La voirie devant le domicile de Katia.
Le courrier que Katia a reçu l’obligeant à désherber devant chez elle.
Le courrier que Katia a reçu l’obligeant à désherber devant chez elle.

La commune lui indique qu’elle a 15 jours pour se conformer au règlement, au risque de se voir infliger une amende pouvant aller jusqu’à 500 €. « Je traite les mauvaises herbes quatre fois par an avec un pulvérisateur sans utiliser de produit dangereux et je frotte avec une brosse », avance-t-elle. « Si on part en vacances trois semaines, on reçoit une amende qui peut aller jusqu’à 500 €, alors que quand on regarde l’état de notre rue et le trottoir, on a l’impression que c’est l’hôpital qui se fout de la charité. »

Remontée, Katia contacte immédiatement le bourgmestre de sa commune. « Vous vous foutez de ma gueule ? », lui aurait-elle dit. « Ça m’a énervée très fort », avoue la Sambrevilloise.

Un espace sambrevillois plus agréable pour tout le monde

Nous avons nous-mêmes contacté Olivier Bordon, bourgmestre de Sambreville, afin de mieux comprendre la situation. Chaque année depuis 2010, la commune lance son plan « quadrillage », à l’approche de l’été, grâce à des agents constatateurs qui arpentent les rues : « L’idée, c’est d’attirer l’attention sur les personnes qui ont un filet d’eau ou un espace privé mal entretenu, afin d’avoir, pour l’été, un espace sambrevillois plus agréable pour tout le monde », explique-t-il.

Incompréhension pour Katia

Pour autant, cela ne calmera pas la colère de Katia, qui estime qu’elle fait sa part du travail : « J’ai, devant chez moi, des dalles rouges, c’est ma partie. Et après, vous avez le trottoir, ce n’est pas censé être ma responsabilité ». Pourtant, la Sambrevilloise s’occupe aussi des mauvaises herbes qui poussent sur le trottoir et la rue : « Tant qu’à faire, je ne suis pas quelqu’un de négatif ». D’où l’incompréhension à la réception du courrier de l’agent communal. Elle estime que l’agent est simplement passé au mauvais moment.

« Je comprends que des personnes peuvent se sentir offusquées, surtout si c’est la première fois, ça peut être interpellant, mais ça fait longtemps que ça existe et beaucoup de citoyens font ça très bien », assure le bourgmestre Olivier Bordon. Il souligne que la lettre reçue par Katia s’inscrit bien dans une démarche de sensibilisation. « Le nombre de personnes qui ont vraiment été sanctionnées est minime, ce n’est pas deux, trois brins d’herbe qui vous vaudront une amende de 500€».

Le bourgmestre met plutôt en garde les habitants qui n’entretiennent pas du tout leur espace privé en bordure de voirie : « Quand on voit qu’il n’y a pas du tout d’entretien dans l’année, on est plus attentif », prévient Olivier Bordon. « S’il n’y a que deux herbes, on n’y retourne même pas, généralement. »

Par rapport au « deux poids deux mesures » évoqué par Katia concernant la voirie, le bourgmestre se veut rassurant : « On est en majorité depuis 6 mois, on connaît l’état général de la voirie, du trottoir, mais l’un n’empêche pas l’autre », estime-t-il. « On va redoubler d’effort pour nos voiries et à côté, on ne demande pas l’impossible. »

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