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Face aux tensions croissantes à Kinshasa, les Affaires étrangères appellent les Belges à quitter la RDC, si cela est possible. La situation est jugée "imprévisible", et des appels à manifester circulent. Les vols restent disponibles, tandis que les ambassades étrangères renforcent leurs mesures de sécurité.
Les ressortissants belges au Congo ont reçu un message, ce lundi, les invitant à "quitter le pays". Les Affaires étrangères évoquent une situation "totalement imprévisible" à Kinshasa : "Bien que les marches et manifestations soient toujours officiellement interdites, des messages circulent invitant à descendre dans la rue".
"Si vous avez la possibilité de quitter le pays, n’hésitez pas à le faire, tout en sachant qu’il est bien sûr impossible de prédire comment la situation va évoluer, que ce soit à court, moyen ou long terme", indique le communiqué.
Le ministère précise que "les compagnies aériennes continuent d’assurer les vols vers Kinshasa". Il est possible de traverser la frontière avec Brazzaville, toujours ouverte, "et partir depuis là".
Un vol Brussels Airlines de Kinshasa part ce lundi soir pour atterrir à Bruxelles ce mardi à 7h20, avec une escale à Yaounde Nsimalen (Cameroun). Il y a actuellement des vols commerciaux un jour sur deux.
"Si vous avez connaissance de Belges actuellement à Kinshasa, merci de les inviter à signaler leur présence via Travellers Online, cela permettra à l’ambassade d’avoir une vue plus précise sur le nombre de Belges ici, et permettra de les contacter rapidement en cas de besoin", concluent les Affaires étrangères.
Le site de la diplomatie belge indique que tous les voyages vers la République démocratique du Congo sont "formellement" déconseillés en raison de la "détérioration générale de la situation sécuritaire et du risque de violences liées à différentes manifestations".
"C'est peut-être le moment de partir"
Invité de RTL info 19h, Bernard Quintin, nouveau ministre de l'Intérieur mais encore ministre des Affaires étrangères jusqu'à ce matin, a évoqué la situation. "Ce n'est pas une décision qui se prend à la légère", dit-il. "La situation est instable et l'Etat doit protéger ses citoyens. Le gouvernement demande donc à tous les Belges qui sont sur place et qui ont la possibilité de partir de le faire. Nous ne disons pas que la situation va devenir catastrophique mais nous avons un devoir de précaution vis-à-vis de nos citoyens. Nous disons aux Belges que c'est peut-être le moment de partir."
A Kinshasa, la situation dans l'est inquiète et mobilise les communautés.
Lors d'un rassemblement religieux dans l'enceinte du Parlement, qui a réuni lundi plusieurs milliers de personnes, le chef des Eglises de réveil de RDC, l'évangéliste Evariste Ejiba, a lancé cette mise en garde: "Dans les 72 heures, s'il n'y a pas de sanctions claires et ciblées" contre le Rwanda et le M23, "on va faire des marches pour exiger la fermeture de certaines chancelleries".
Les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé lundi réduire encore la présence de leur personnel à l'ambassade de Kinshasa. Ils avaient déjà annoncé la semaine dernière le départ de leurs employés non-essentiels après des attaques d'ambassades dans la capitale congolaise, dont la leur et celle d'autres pays accusés d'inaction face aux avancées du M23 et rwandaises dans l'est.