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La France teste une arme qui pourrait changer la guerre sous-marine : « C’est un enjeu stratégique clé pour conserver la suprématie maritime »

Par RTL info
Discrets, autonomes et bien moins coûteux que les sous-marins classiques, les drones sous-marins s’imposent comme la prochaine arme majeure des conflits navals. En France, Naval Group développe le tout premier engin de ce type.

Oubliez les combats entre navires de guerre en surface. Les batailles du futur se joueront sous l’eau, dans les grands fonds marins, à coups de drones furtifs et sans aucun équipage à bord. La guerre en Ukraine l’a montré : les flottes traditionnelles sont vulnérables face à des engins pilotés à distance, capables d’emporter plusieurs centaines de kilos d’explosifs.

Face à cette nouvelle réalité, les grandes puissances accélèrent la course aux armements autonomes, y compris dans le domaine naval. En France, Naval Group dévoile une avancée majeure : le premier sous-marin de combat sans marin, piloté à distance, conçu pour frapper sans se faire repérer.

Le choc des drones navals

La guerre russo-ukrainienne a marqué un tournant. En mer Noire, les Ukrainiens ont réussi l’impensable : couler six navires russes majeurs, dont la corvette Ivanovets et le patrouilleur Sergueï Kotov, grâce à des drones navals kamikazes. De type Magura V5 ou Sea Baby, certains sont capables de transporter jusqu’à 850 kilos d’explosifs. Une dizaine d’autres navires ont été endommagés, pour un total de pertes estimé à plusieurs milliards de dollars.

Face à cette nouvelle menace, toutes les grandes puissances maritimes adaptent leur stratégie. La France, elle, prépare déjà les futures batailles sous-marines sans marins.

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RTL Belgium

Dans un hangar tenu secret, Naval Group travaille sur le tout premier drone sous-marin français de combat. Dix mètres de long, dix tonnes, piloté à distance depuis un navire ou un centre de commandement à terre : ce submersible autonome est conçu pour mener des missions offensives sans mettre une seule vie humaine en danger.

« Le but, c’est d’envoyer un drone sous-marin de combat qui va s’infiltrer derrière les lignes ennemies, en toute discrétion. Ce n’est pas un engin forcément rapide, mais il est discret et doit pouvoir se fondre dans son milieu, approcher discrètement et frapper par surprise et repartir de façon aussi discrète », explique un ingénieur du programme.

Une capacité offensive et dissuasive

L’appareil sera capable d’emporter plusieurs types d’armement. Selon Cyril Lévy, directeur des programmes de drones chez Naval Group : « On prévoit d’intégrer des torpilles légères, de pouvoir déposer des charges utiles, et même de lancer des petits drones pour des missions spécifiques depuis une trappe ventrale. »

Mais au-delà de la capacité offensive, c’est surtout la dimension dissuasive qui pourrait changer la donne : « À partir du moment où une marine peut dire : ‘J’ai déployé une dizaine de drones sous-marins dans cette zone’, cela suffit à faire réfléchir un sous-marin adverse. Il va se dire : ‘Je ne connais pas leurs capacités, je préfère me retirer’. On crée ainsi une interdiction de zone. »

Pour Cyril Lévy, la guerre des profondeurs n’en est qu’à ses débuts : « Il y aura de plus en plus d’objets autonomes sous l’eau. Ce seront potentiellement des menaces capables d’assurer une permanence à la mer, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C’est un enjeu stratégique clé pour conserver la suprématie maritime. »

Autre avantage de taille : le coût. Produire ce type de drone sous-marin est bien moins onéreux qu’un sous-marin classique, qui peut coûter plusieurs milliards d’euros. Sans équipage à bord, le risque humain est également nul.

Le documentaire « Drones, lasers, robots tueurs : prêts pour la guerre de demain ? » est à découvrir en streaming sur RTL play.

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