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C’est une première historique au Moyen-Orient. L’ONU a officiellement déclaré l’état de famine dans la bande de Gaza, une situation qui affecte déjà plus de 500.000 personnes, selon les derniers rapports. Cette annonce met en lumière une tragédie humaine sans précédent dans une région où le conflit israélo-palestinien perdure.
Médecins Sans Frontières (MSF) a décrit une réalité dramatique sur le terrain. Selon Jérôme Grimaud, coordinateur des urgences pour l’ONG, les conséquences de la sous-nutrition dans les hôpitaux de Gaza sont insoutenables. « Les plaies vont se sur-infecter, qu’elles vont pourrir. Les jambes, les membres vont pourrir. On va retrouver des vers dedans et on va devoir réopérer des gens et peut-être les amputer. » Ces mots marquent le lourd tribut payé par les civils pris au piège de la guerre.
La crise alimentaire à Gaza est amplifiée par la destruction quasi-totale des infrastructures agricoles. Selon l’ONU, 98 % des terres agricoles sont détruites, rendant la production locale impossible. Les rares denrées encore disponibles sur place ont vu leur prix exploser, comme la farine, qui coûte 30 fois plus cher qu’avant le début du conflit.
Le témoignage de Jérôme Grimaud souligne également que même les membres de leur équipe médicale, pourtant parmi les mieux lotis, subissent les effets de la famine et de la pénurie alimentaire. « J’ai retrouvé des collègues affaiblis, amaigris, épuisés, sachant que nos collègues sont parmi les mieux lotis dans la population. »
Du côté israélien, les autorités contestent les accusations d’un blocus alimentaire total. Sur les réseaux sociaux, elles affirment que de la nourriture est disponible. Cependant, les associations humanitaires mettent en garde : cette nourriture serait insuffisante, notamment en termes de qualité nutritionnelle, rendant d’autant plus difficile la prise en charge des milliers de blessés et de malades.
Les appels à une intervention internationale se multiplient. Les associations humanitaires demandent l’ouverture totale des points de passage vers Gaza pour acheminer des vivres et une aide d’urgence. Actuellement, seuls 3 points de passage sur 12 restent fonctionnels. Les Nations unies alertent sur le fait que ces restrictions empêchent les efforts pour répondre aux immenses besoins humanitaires de la région.
Sur place, les chiffres sont glaçants. Le ministère de la Santé gazaoui rapporte que le nombre de décès liés à la faim a quadruplé en seulement un mois. Les enfants payent un lourd tribut, avec plusieurs dizaines de morts recensés chaque jour. L’opération militaire israélienne a déjà causé plus de 62.000 morts, dont une grande majorité de civils.


















