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L’Iran la surnomme la guerre des 12 jours. Elle a fait de ses scientifiques et hauts dignitaires tués des martyres. La mobilisation spectaculaire à laquelle on assiste dans le pays cache une certaine fragilité. En attendant, le cessez-le-feu tient et sa durée dépendra de l’agenda de ses trois acteurs clés : les États-Unis, l’Iran et Israël.
« Du côté des États-Unis, on a imposé quelque part ce cessez-le-feu, parce que ça coûte cher de poursuivre la guerre, note Didier Leroy, chercheur à l’Institut royal supérieur de la défense. Et ça coûte politiquement à Donald Trump aussi par rapport à sa propre base partisane. Du côté de l’Iran, on cherche évidemment à gagner du temps pour se refaire une santé, pour consolider ce qu’il reste du régime. Par contre, du côté d’Israël, on est quand même face à un moment dans le temps où il y a la tentation de poursuivre quand même l’acculement du régime. »
Chaque pays évalue la situation en fonction de ses tensions politiques internes. Pour Donald Trump, il s’agit de garder la position du vainqueur qui a évité le pire. Son visage est glorifié sur les murs en Israël. Il est perçu comme un président qui impose la paix des armes sans contrepartie. « Je n’offre rien à l’Iran contrairement à Obama qui leur a offert des milliards de dollars », a-t-il écrit.
L’Iran « acculé dans ses derniers retranchements »
Pour l’Iran l’objectif est double, dénoncer une atteinte à sa souveraineté tout en gagnant du temps pour reprendre le contrôle du pays.
« L’Iran est manifestement affaibli. Il essaie de se montrer calme, de retour dans sa posture de patient stratégique mais en réalité il est plus paranoïaque que jamais. Il est acculé dans ses derniers retranchements. Ce qui explique la vague d’arrestation et la vague de répression en interne qui fait rage actuellement », explique Didier Leroy.
Israël détourne l’attention de Gaza
De son côté l’armée israélienne reste plus que jamais sur le qui-vive prête à reprendre une vague de bombardements. Car pour Benyamin Netanyahou, l’Iran est un ennemi qui permet de détourner l’attention sur l’autre conflit, Gaza.
Il a intérêt à opérer quelque chose qui recrée un écran de fumée pour de nouveau détourner l’attention
« C’est clair que la fin de la séquence qui a opposé Israël à l’Iran pendant ces 12 jours ramène du coup le spotlight des médias vers Gaza. Ce qui ne fait évidemment pas du tout les affaires du gouvernement actuel et encore moins du premier ministre Netanyahou, note notre expert. Donc, lui, évidemment, il a intérêt à opérer quelque chose qui recrée un écran de fumée pour de nouveau détourner l’attention. »
Alors que l’évaluation continue sur la portée de la destruction du programme nucléaire iranien Israël pourrait relancer les hostilités au risque de fâcher de nouveau le président américain.



















